Les anagrammes de Ferdinand de Saussure
1964
p. 254
Mercure de France, fév. 1964, p. 254. Présentant ce texte, J. Starobinski évoque le modèle musical et conclut : « Cette lecture se développe selon un autre tempo (et dans un autre temps) : à la limite, l'on sort du temps de la « consécutivité » propre au langage habituel ». On pourrait sans doute dire propre au concept habituel du temps et du langage.
Cited in De la grammatologie p.101
Essais de linguistique générale
1963
p. 165
« l'accord en musique ».
Cited in De la grammatologie p.101
Les sources manuscrites du cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure
1957
p. 190
Si nous avons choisi de démontrer la nécessité de cette « déconstruction » en privilégiant les références saussuriennes, ce n'est pas seulement parce que Saussure domine encore la linguistique et la sémiologie contemporaines ; c'est parce qu'il nous paraît aussi se tenir aux limites : à la fois dans la métaphysique qu'il faut déconstruire et au-delà du concept de signe (signifiant/signifié) dont il se sert encore. Mais avec quels scrupules, quelles hésitations interminables, notamment quand il s'agit de la différence entre les deux « faces » du signe et de l' « arbitraire », on s'en rend mieux compte à lire R. Godel, Les sources manuscrites du cours de linguistique générale, 1957, p. 190 sq.
Cited in De la grammatologie p.102
Cours de linguistique générale
1960
Notons-le au passage : il n'est pas exclu que la littéralité du Cours, à laquelle nous avons bien dû nous référer, paraisse un jour fort suspecte, à la lumière des inédits dont on prépare actuellement la publication. Nous pensons en particulier aux Anagrammes. Jusqu'à quel point Saussure est-il responsable du Cours tel qu'il a été rédigé et donné à lire après sa mort ? La question n'est pas neuve. Faut-il préciser que, ici du moins, nous ne pouvons lui accorder aucune pertinence ? Sauf à se méprendre profondément sur la nature de notre projet, on aura perçu que, nous souciant fort peu de la pensée même de Ferdinand de Saussure lui-même, nous nous sommes intéressé à un texte dont la littéralité a joué le rôle que l'on sait depuis 1915, fonctionnant dans un système de lectures, d'influences, de méconnaissances, d'emprunts, de réfutations, etc. Ce que l'on a pu y lire — et aussi bien ce que l'on n'a pu y lire — sous le titre de Cours de linguistique générale nous importait à l'exclusion de toute intention cachée et « véritable » de Ferdinand de Saussure. Si l'on découvrait que ce texte en a occulté un autre — et l'on n'aura jamais affaire qu'à des textes —, et l'a occulté dans un sens déterminé, la lecture que nous venons de proposer n'en serait pas, du moins par cette seule raison, infirmée. Bien au contraire. Cette situation a d'ailleurs été prévue par les éditeurs du Cours, tout à la fin de leur première Préface.
Cited in De la grammatologie p.103
L'Ecriture et la psychologie des peuples: actes de colloque
1963
M. V.-David leur a consacré une étude dans Critique, juin 1960.
Cited in De la grammatologie p.106
La grande invention de l'écriture
1958
p. 3
Sur les difficultés empiriques d'une recherche des origines empiriques, cf. M. Cohen, La grande invention de l'écriture, 1958, T. I. p. 3 sq. Avec Histoire de l'écriture, de J. G. Février (1948-1959), c'est en France l'ouvrage le plus important sur l'histoire générale de l'écriture. M. V.-David leur a consacré une étude dans Critique, juin 1960.
Cited in De la grammatologie p.106
Le débat sur les écritures et l'hiéroglyphe aux XVIIe et XVIIIe siècles
1965
p. 34
Les premiers projets d'une « histoire générale de l'écriture » (l'expression est de Warburton et elle date de 1742) sont nés dans un milieu de pensée où le travail proprement scientifique devait sans cesse surmonter cela même qui lui donnait son mouvement : le préjugé spéculatif et la présomption idéologique.
Cited in De la grammatologie p.107
L'Ecriture et la psychologie des peuples: actes de colloque
1963
pp. 352-353
M. V.-David en propose une explication particulière. « Il est certain que, dans la pensée du XIXe siècle, un vide s'est produit, à la suite de l'apologie, trop exclusive, des faits de langue (commencée avec Herder). Paradoxalement, le siècle des grands déchiffrements a fait table rase de la longue préparation à ces déchiffrements, en affichant sa désaffection à l'égard du problèmes des signes... Ainsi un vide reste à combler, une continuité à rétablir... On ne saurait mieux faire en ce sens que de signaler... les textes de Leibniz qui traitent, souvent conjointement, des faits chinois et des projets d'écriture universelle, et des multiples positions possibles de l'écrit et du parlé... Mais peut-être ne souffrons-nous pas uniquement des aveuglements du XIXe siècle à l'égard des signes. Sans doute notre qualité de scripteurs « alphabétiques » concourt-elle puissamment aussi à nous dissimuler tels aspects essentiels de l'activité scripturale ». (Intervention in E.P. p. 352-353).
Cited in De la grammatologie p.107
Les dieux et le destin en Babylonie
1949
pp. 97-111
Elle l'a fait en particulier dans Les dieux et le destin en Babylonie (P.U.F. 1949) ; (cf, surtout le dernier chapitre sur Le règne de l'écriture)
Cited in De la grammatologie p.107
An essay towards a real character and a philosophical language
1668
C'est le préjugé « chinois » : tous les projets philosophiques d'écriture et de langage universels, pasilalie, polygraphie, pasigraphie, appelés par Descartes, esquissés par le P. Kircher, Wilkins, Leibniz, etc., encouragèrent à voir dans l'écriture chinoise, qu'on découvrait alors, un modèle de langue philosophique ainsi soustrait à l'histoire. Telle est en tout cas la fonction du modèle chinois dans les projets de Leibniz.
Cited in De la grammatologie p.108
Le débat sur les écritures et l'hiéroglyphe aux XVIIe et XVIIIe siècles
1965
p. 59
Ceux qu'on appelait les « Jésuites de Canton » s'attachaient à découvrir la présence des influences occidentales (judéo-chrétiennes et égyptiennes) dans l'écriture chinoise. Cf. V. Pinot, La Chine et la formation de l'esprit philosophique en France (1640-1740), 1932, et D.E., p. 59. sq.
Cited in De la grammatologie p.108
La Chine et la formation de l'esprit philosphique en France
1932
Ceux qu'on appelait les « Jésuites de Canton » s'attachaient à découvrir la présence des influences occidentales (judéo-chrétiennes et égyptiennes) dans l'écriture chinoise. Cf. V. Pinot, La Chine et la formation de l'esprit philosophique en France (1640-1740), 1932, et D.E., p. 59. sq.
Cited in De la grammatologie p.108
Polygraphia nova et universalis ex combinatoria arte detecta
1663
C'est le préjugé « chinois » : tous les projets philosophiques d'écriture et de langage universels, pasilalie, polygraphie, pasigraphie, appelés par Descartes, esquissés par le P. Kircher, Wilkins, Leibniz, etc., encouragèrent à voir dans l'écriture chinoise, qu'on découvrait alors, un modèle de langue philosophique ainsi soustrait à l'histoire. Telle est en tout cas la fonction du modèle chinois dans les projets de Leibniz.
Cited in De la grammatologie p.108
Traicté des Chiffres ou Secrètes Manières d'Escrire
1586
Le travail critique progresse par étapes et on peut reconstituer après coup toute sa stratégie. Il emporte d'abord le préjugé « théologique » : c'est ainsi que Fréret qualifie le mythe d'une écriture primitive et naturelle donnée par Dieu, telle l'écriture hébraïque pour Blaise de Vigenère ; dans son Traité des chiffres ou secrètes manières d'escrire (1586), il dit de ces caractères qu'ils sont « les plus anciens de tous, voire formez du propre doigt du Souverain Dieu ».
Cited in De la grammatologie p.108
Lettre à Mersenne, 20 novembre 1629 in Oeuvres philosophiques de René Descartes. Tome I (1618-1637)
1963
p. 229
En réponse à Mersenne qui lui avait communiqué un placard, d'origine pour nous inconnue, vantant un système de six propositions pour une langue universelle, Descartes commence par dire toute sa méfiance.
Cited in De la grammatologie p.109
Lettre à Mersenne, 20 novembre 1629 in Oeuvres philosophiques de René Descartes. Tome I (1618-1637)
1963
pp. 229-230
Il considère avec dédain certaines propositions qui ne seraient destinées selon lui qu'à « faire valoir la drogue » et « louer la marchandise ». Et il a « mauvaise opinion du mot « arcanum » : « sitôt que je vois seulement le mot d'arcanum en quelque proposition, je commence à en avoir mauvaise opinion ».
Cited in De la grammatologie p.109