Essai sur l'origine des langues
1817
« D'abord les Grecs n'adoptèrent pas seulement les caractères des Phéniciens, mais même la direction de leurs lignes de droite à gauche. Ensuite ils s'avisèrent d'écrire par sillons, c'est-à-dire, en retournant de la gauche à la droite, puis de la droite à la gauche, alternativement. Enfin, ils écrivirent, comme nous faisons aujourd'hui, en recommençant toutes les lignes de gauche à droite. Ce progrès n'a rien que de naturel : l'écriture par sillons est, sans contredit, la plus commode à lire. Je suis même étonné qu'elle ne se soit pas établie avec l'impression ; mais étant difficile à écrire à la main, elle dut s'abolir quand les manuscrits se multiplièrent. »
Cited in De la grammatologie p.391
Logique formelle et logique transcendantale
1957 - A
pp. 386-387
Le projet husserlien d'une esthétique transcendantale, d'une restauration du « logos du monde esthétique » (Logique formelle et logique transcendantale) reste soumis, comme à la forme universelle et absolue de l'expérience, à l'instance du présent vivant.
Cited in De la grammatologie p.393
Essai sur l'origine des langues
1817
« Ces trois manières d'écrire répondent assez exactement aux trois divers états sous lesquels on peut considérer les hommes rassemblés en nation. » Entre ces trois manières, il y a sans doute des différences de « grossièreté » et d' « antiquité ».
Cited in De la grammatologie p.394
Essai sur l'origine des langues
1817
« La première manière d'écrire n'est pas de peindre les sons, mais les objets mêmes... »
Cited in De la grammatologie p.394
Essai sur l'origine des langues
1817
Rousseau distingue en effet entre deux pictographies. L'une procéderait directement et l'autre allégoriquement, « soit directement comme faisaient les Mexicains, soit par des figures allégoriques, comme firent autrefois les Egyptiens. » Et lorsqu'il enchaîne ainsi : « Cet état répond à la langue passionnée, et suppose déjà quelque société et des besoins que les passions ont fait naître », il ne désigne vraisemblablement pas le seul état « égyptien » ou « allégorique ».
Cited in De la grammatologie p.394
Essai sur l'origine des langues
1817
« La seconde manière est de représenter les mots et les propositions par des caractères conventionnels ; ce qui ne peut se faire que quand la langue est tout à fait formée et qu'un peuple entier est uni par des lois communes, car il y a déjà ici double convention : telle est l'écriture des Chinois ; c'est là véritablement peindre les sons et parler aux yeux. »
Cited in De la grammatologie p.395
Cratyle
1936
pp. (430a-432c)522-523
Platon disait déjà que l'art ou la technique (technè) de l'écriture était un pharmakon (drogue ou teinture, salutaire ou malfaisante). Et l'inquiétant de l'écriture était déjà éprouvé depuis sa ressemblance à la peinture. L'écriture est comme la peinture, comme le zoographème, qui est lui-même déterminé (cf. le Cratyle, 430-432) dans une problématique de la mimesis ;
Cited in De la grammatologie p.395
Essai sur l'origine des langues
1817
« Ce qui ne peut se faire que quand la langue est tout à fait formée et qu'un peuple est uni par des lois communes. »
Cited in De la grammatologie p.396
Essai sur l'origine des langues
1817
« Appliquez ces idées aux premiers hommes, vous verrez la raison de leur barbarie... Ces temps de barbarie étaient le siècle d'or, non parce que les hommes étaient unis, mais parce qu'ils étaient séparés... Epars dans ce vaste désert du monde, les hommes retombèrent dans la stupide barbarie où ils se seraient trouvés s'ils étaient nés de la terre. »
Cited in De la grammatologie p.397
Essai sur l'origine des langues
1817
« Vivant épars et presque sans société, à peine parlaient-ils : comment pouvaient-ils écrire ? »
Cited in De la grammatologie p.397
Essai sur l'origine des langues
1817
En disant ainsi que « la peinture des objets convient aux peuples sauvages ; les signes des mots et des propositions, aux peuples barbares ; et l'alphabet aux peuples policés », on ne manque pas au principe structural, on le confirme au contraire.
Cited in De la grammatologie p.397
Essai sur l'origine des langues
1817
« L'art d'écrire ne tient point à celui de parler. Il tient à des besoins d'une autre nature, qui naissent plus tôt ou plus tard, selon des circonstances tout à fait indépendantes de la durée des peuples, et qui pourraient n'avoir jamais eu lieu chez des nations très anciennes. »
Cited in De la grammatologie p.397