Du Contrat Social in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. III
p. 431
« Vos climats plus durs vous donnent plus de besoins, six mois de l'année la place publique n'est pas tenable ; vos langues sourdes ne peuvent se faire entendre en plein air ; vous donnez plus à votre gain qu'à votre liberté, et vous craignez bien moins l'esclavage que la misère » (Contrat social, p. 431).
Cited in De la grammatologie p.415
La Nouvelle Heloïse in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. II
p. 253
Entre autres analogies, par cette méfiance à l'égard du texte parlé, de Corneille et de Racine qui ne sont que des « parleurs », alors qu'il faudrait, « à l'imitation des Anglais » oser « mettre quelquefois la scène en représentation » ( La Nouvelle Héloïse, p. 253). Mais ces rapprochements, on s'en doute, doivent s'opérer avec la plus grande prudence. Le contexte met parfois une distance infinie entre deux propositions identiques.
Cited in De la grammatologie p.415
Émile ou de l'éducation
1966
On en rapprochera ce passage de l'Emile : « ... le printemps venu, la neige fond et le mariage reste ; il y faut penser pour toutes les saisons. » (p. 570).
Cited in De la grammatologie p.416
Lettre à M. D'Alembert in Du Contrat social ou Principes du droit politique. Discours sur les sciences et les arts 3 Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes / Lettre à M. D'Alembert / Considérations sur le gouvernement de Pologne / Lettre à Monseigneur de Beaumont,
p. 226
« L'hiver, temps consacré au commerce privé des amis, convient moins aux fêtes publiques. Il en est pourtant une espèce dont je voudrais bien qu'on se fît moins de scrupules ; savoir, les bals entre de jeunes personnes à marier. Je n'ai jamais bien conçu pourquoi l'on s'effarouche si fort de la danse et des assemblées qu'elle occasionne : comme s'il y avait plus de mal à danser qu'à chanter ; que l'un et l'autre de ces amusements ne fût pas également une inspiration de la nature ; et que ce fût un crime à ceux qui sont destinés à s'unir de s'égayer en commun par une honnête récréation ! L'homme et la femme ont été formés l'un pour l'autre. Dieu veut qu'ils suivent leur destination ; et certainement le premier et le plus saint de tous les liens de la société est le mariage. »
Cited in De la grammatologie p.416
Lettre à M. D'Alembert in Du Contrat social ou Principes du droit politique. Discours sur les sciences et les arts 3 Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes / Lettre à M. D'Alembert / Considérations sur le gouvernement de Pologne / Lettre à Monseigneur de Beaumont,
p. 227
Il faut permettre les plaisirs à une « jeunesse enjouée et folâtre » pour éviter qu' « elle en substitue de plus dangereux » et que « les tête-à-tête adroitement concertés prennent la place des assemblées publiques »... « L'innocente joie aime à s'évaporer au grand jour, mais le vice est ami des ténèbres. » (Lettre à M. d'Alembert, p. 227.)
Cited in De la grammatologie p.416
Lettre à M. D'Alembert in Du Contrat social ou Principes du droit politique. Discours sur les sciences et les arts 3 Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes / Lettre à M. D'Alembert / Considérations sur le gouvernement de Pologne / Lettre à Monseigneur de Beaumont,
p. 232
D'autre part, la nudité qui présente le corps lui-même est moins dangereuse que le recours au signifiant vestimentaire, au supplément nordique, à « l'adroite parure » : celle-ci n'a pas « moins son danger qu'une nudité absolue, dont l'habitude tournerait bientôt les premiers effets en indifférence, et peut-être en dégoût ». « Ne sait-on pas que les statues et les tableaux n'offensent les yeux que quand un mélange de vêtements rend les nudités obscènes ? Le pouvoir immédiat des sens est faible et borné : c'est par l'entremise de l'imagination qu'ils font leurs plus grands ravages ; c'est elle qui prend soin d'irriter les désirs. » (P. 232.)
Cited in De la grammatologie p.416
Les Solitaires
1781
« Le grand remède aux misères de ce monde », c'est « l'absorption dans l'instant présent », dit Rousseau dans Les solitaires.
Cited in De la grammatologie p.417
Confessions in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 7
« Je coûtai la vie à ma mère ; et ma naissance fut le premier de mes malheurs » (Confessions p. 7).
Cited in De la grammatologie p.417
Lettre à M. D'Alembert in Du Contrat social ou Principes du droit politique. Discours sur les sciences et les arts 3 Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes / Lettre à M. D'Alembert / Considérations sur le gouvernement de Pologne / Lettre à Monseigneur de Beaumont,
p. 229
« Il me paraît plaisant d'imaginer quelquefois les jugements que plusieurs porteront de mes goûts, sur mes écrits. Sur celui-ci l'on ne manquera pas de dire : « Cet homme est fou de la danse. » Je m'ennuie à danser. « Il ne peut souffrir la comédie. » J'aime la comédie à la passion. « Il a de l'aversion pour les femmes. » Je ne serai que trop bien justifié là-dessus. » (P. 229.)
Cited in De la grammatologie p.417
Rêveries du promeneur solitaire in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
pp. 1004-1005
Après qu'un « gros chien danois » eut renversé Jean-Jacques, dans la deuxième Promenade ; lorsque après « la chute » qui l'avait précipité (« ma tête avait donné plus bas que mes pieds »), il faut d'abord lui réciter l' « accident » qu'il n'a pas pu vivre ; lorsqu'il nous explique ce qui se passe au moment où, dit-il par deux fois, « je revins à moi », « je repris connaissance », c'est bien l'éveil comme réveil à la pure présence qu'il décrit, toujours selon le même modèle :
Cited in De la grammatologie p.418
Rêveries du promeneur solitaire in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 1005
« L'état auquel je me trouvai dans cet instant est trop singulier pour n'en pas faire ici la description. La nuit s'avançait. J'aperçus le ciel, quelques étoiles, et un peu de verdure. Cette première sensation fut un moment délicieux. Je ne me sentais encore que par là. Je naissais dans cet instant à la vie, et il me semblait que je remplissais de ma légère existence tous les objets que j'apercevais. Tout entier au moment présent, je ne me souvenais de rien ; je n'avais nulle notion distincte de mon individu, pas la moindre idée de ce qui venait de m'arriver ; je ne savais ni qui j'étais ni où j'étais ; je ne sentais ni mal, ni crainte, ni inquiétude. »
Cited in De la grammatologie p.418
Émile ou de l'éducation
1966
« L'imagination endormie ne sait point étendre son être sur deux temps différents » (Emile, p. 69).
Cited in De la grammatologie p.419
Émile ou de l'éducation
1966
« Que de marchands il suffit de toucher aux Indes, pour les faire crier à Paris !... Je vois un homme frais, gai, vigoureux, bien portant ; sa présence inspire la joie... Vient une lettre de la poste... il tombe en défaillance. Revenu à lui, il semble attaqué d'affreuses convulsions. Insensé ! quel mal t'a donc fait ce papier ? Quel membre t'a-t-il ôté... ? Nous n'existons plus où nous sommes, nous n'existons qu'où nous ne sommes pas. Est-ce la peine d'avoir une si grande peur de la mort, pourvu que ce en quoi nous vivons reste ? » (Emile, pp. 67-68.)
Cited in De la grammatologie p.419
Émile ou de l'éducation
1966
Car l'éveil de la présence nous projette ou nous rejette immédiatement hors de la présence où nous sommes « conduits... par ce vif intérêt, prévoyant et pourvoyant qui... jette toujours loin du présent, et qui n'est rien pour l'homme de la nature » (Dialogues).
Cited in De la grammatologie p.419
Rêveries du promeneur solitaire in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 1005
« Je voyais couler mon sang comme j'aurais vu couler un ruisseau, sans songer seulement que ce sang m'appartînt en aucune sorte. Je sentais dans tout mon être un calme ravissant auquel chaque fois que je me le rappelle je ne trouve rien de comparable dans l'activité des plaisirs connus. » (P. 1005.)
Cited in De la grammatologie p.419
Dialogues in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
pp. 850-851
Car l'éveil de la présence nous projette ou nous rejette immédiatement hors de la présence où nous sommes « conduits... par ce vif intérêt, prévoyant et pourvoyant qui... jette toujours loin du présent, et qui n'est rien pour l'homme de la nature » (Dialogues).
Cited in De la grammatologie p.419