Pensée formelle et sciences de l'homme
1960
3 Results
Sort By
Page order in Derrida work Page order in this workPensée formelle et sciences de l'homme
1960
p. 38
« Le symbolisme mathématique est une convention d'écriture, un symbolisme scriptural. C'est seulement par un abus de vocabulaire ou par analogie que l'on parle d'un "langage mathématique". L'algorithme est en réalité une "caractéristique", il consiste en caractères écrits. Il ne parle pas, sinon par l'intermédiaire d'une langue qui fournit non seulement l'expression phonétique des caractères, mais aussi la formulation des axiomes permettant de déterminer la valeur de ces caractères. Il est vrai qu'à la rigueur on pourrait déchiffrer des caractères inconnus, mais cela suppose toujours un savoir acquis, une pensée déjà formée par l'usage de la parole. Donc, en toutes hypothèses, le symbolisme mathématique est le fruit d'une élaboration secondaire, supposant au préalable l'usage d'un discours et la possibilité de concevoir des conventions explicites. Il n'en reste pas moins que l'algorithme mathématique exprimera des lois formelles de symbolisation, des structures syntaxiques, indépendantes de tel ou tel moyen d'expression particulier. » Sur ces problèmes, cf. aussi G.-G. Granger, Pensée formelle et sciences de l'homme, p. 38 sq. et notamment pp. 43 et 50 sq. (sur le Renversement des rapports de la langue orale et de l'écriture).
Cited in De la grammatologie p.12
Pensée formelle et sciences de l'homme
1960
p. 43
« Le symbolisme mathématique est une convention d'écriture, un symbolisme scriptural. C'est seulement par un abus de vocabulaire ou par analogie que l'on parle d'un "langage mathématique". L'algorithme est en réalité une "caractéristique", il consiste en caractères écrits. Il ne parle pas, sinon par l'intermédiaire d'une langue qui fournit non seulement l'expression phonétique des caractères, mais aussi la formulation des axiomes permettant de déterminer la valeur de ces caractères. Il est vrai qu'à la rigueur on pourrait déchiffrer des caractères inconnus, mais cela suppose toujours un savoir acquis, une pensée déjà formée par l'usage de la parole. Donc, en toutes hypothèses, le symbolisme mathématique est le fruit d'une élaboration secondaire, supposant au préalable l'usage d'un discours et la possibilité de concevoir des conventions explicites. Il n'en reste pas moins que l'algorithme mathématique exprimera des lois formelles de symbolisation, des structures syntaxiques, indépendantes de tel ou tel moyen d'expression particulier. » Sur ces problèmes, cf. aussi G.-G. Granger, Pensée formelle et sciences de l'homme, p. 38 sq. et notamment pp. 43 et 50 sq. (sur le Renversement des rapports de la langue orale et de l'écriture).
Cited in De la grammatologie p.12
Pensée formelle et sciences de l'homme
1960
p. 50
« Le symbolisme mathématique est une convention d'écriture, un symbolisme scriptural. C'est seulement par un abus de vocabulaire ou par analogie que l'on parle d'un "langage mathématique". L'algorithme est en réalité une "caractéristique", il consiste en caractères écrits. Il ne parle pas, sinon par l'intermédiaire d'une langue qui fournit non seulement l'expression phonétique des caractères, mais aussi la formulation des axiomes permettant de déterminer la valeur de ces caractères. Il est vrai qu'à la rigueur on pourrait déchiffrer des caractères inconnus, mais cela suppose toujours un savoir acquis, une pensée déjà formée par l'usage de la parole. Donc, en toutes hypothèses, le symbolisme mathématique est le fruit d'une élaboration secondaire, supposant au préalable l'usage d'un discours et la possibilité de concevoir des conventions explicites. Il n'en reste pas moins que l'algorithme mathématique exprimera des lois formelles de symbolisation, des structures syntaxiques, indépendantes de tel ou tel moyen d'expression particulier. » Sur ces problèmes, cf. aussi G.-G. Granger, Pensée formelle et sciences de l'homme, p. 38 sq. et notamment pp. 43 et 50 sq. (sur le Renversement des rapports de la langue orale et de l'écriture).
Cited in De la grammatologie p.12