Discours sur les sciences et les arts in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. III
p. 12
« C'était une ancienne tradition passée de l'Egypte en Grèce, qu'un dieu ennemi du repos des hommes était l'inventeur des sciences *... En effet, soit qu'on feuillette les annales du monde, soit qu'on supplée à des chroniques incertaines par des recherches philosophiques, on ne trouvera pas aux connaissances humaines une origine qui réponde à l'idée qu'on aime à s'en former... Le défaut de leur origine ne nous est que trop retracé dans leurs objets... * On voit aisément l'allégorie de la fable de Prométhée ; et il ne paraît pas que les Grecs qui l'ont cloué sur le Caucase, en pensassent guère plus favorablement que les Egyptiens de leur Dieu Teuthus » (p. 12).
Cited in De la grammatologie p.421
Rêveries du promeneur solitaire in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 999
« Je fixerai par l'écriture celles [les « contemplations charmantes »] qui pourront me venir encore : chaque fois que je les relirai m'en rendra la jouissance » (Rêveries, p. 999).
Cited in De la grammatologie p.421
Essai sur l'origine des langues
1817
(« L'écriture, qui semble devoir fixer la langue, est précisément ce qui l'altère ; elle n'en change pas les mots mais le génie »)
Cited in De la grammatologie p.423
Essai sur l'origine des langues
1817
« L'écriture substitue l'exactitude à l'expression. »
Cited in De la grammatologie p.423
Essai sur l'origine des langues
1817
« En écrivant, on est forcé de prendre tous les mots dans l'acception commune ; mais celui qui parle varie les acceptions par les tons, il les détermine comme il lui plaît ; moins gêné pour être clair, il donne plus à la force ; et il n'est pas possible qu'une langue qu'on écrit garde longtemps la vivacité de celle qui n'est que parlée. »
Cited in De la grammatologie p.423
Essai sur l'origine des langues
1817
« Les moyens qu'on prend pour suppléer à celui-là étendent, allongent la langue écrite, et, passant des livres dans le discours, énervent la parole même. »
Cited in De la grammatologie p.424
Émile ou de l'éducation
1966
« Que sert d'inscrire dans leur tête un catalogue de signes qui ne représentent rien pour eux ? »
Cited in De la grammatologie p.425
Émile ou de l'éducation
1966
« ... on nous donne gravement pour de la philosophie les rêves de quelques mauvaises nuits. On me dira que je rêve aussi ; j'en conviens : mais ce que les autres n'ont garde de faire, je donne mes rêves pour des rêves, laissant chercher s'ils ont quelque chose d'utile aux gens éveillés. »
Cited in De la grammatologie p.425