Émile ou de l'éducation
1966
Si « les signes font négliger les choses », comme le dit l'Emile parlant de la monnaie, alors l'oubli des choses est le plus grand dans l'usage de ces signes parfaitement abstraits et arbitraires que sont l'argent et l'écriture phonétique.
Cited in De la grammatologie p.406
Du Contrat Social in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. III
p. 427
« Toutefois, si l'on ne peut réduire l'Etat à de justes bornes, il reste encore une ressource ; c'est de n'y point souffrir de capitale, de faire siéger le Gouvernement alternativement dans chaque ville, et d'y rassembler aussi tour à tour les états du pays » (p. 427).
Cited in De la grammatologie p.408
Prononciation in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. II
pp. 1249-1250
« ... la langue en se perfectionnant dans les livres s'altère dans le discours. Elle est plus claire quand on écrit, plus sourde quand on parle, la syntaxe s'épure et l'harmonie se perd, la langue française devient de jour en jour plus philosophique et moins éloquente, bientôt elle ne sera plus bonne qu'à lire et tout son prix sera dans les bibliothèques. La raison de cet abus est comme je l'ai dit ailleurs [dans le dernier chapitre de l'Essai], dans la forme qu'ont prise les gouvernements et qui fait qu'on n'a plus rien à dire au peuple que les choses du monde qui le touchent le moins et qu'il se soucie le moins d'entendre, des sermons, des discours académiques » (Fragment sur la Prononciation, pp. 1249-1250).
Cited in De la grammatologie p.408
Essai sur l'origine des langues
1817
« Il serait aisé de faire avec les seules consonnes une langue fort claire par écrit, mais qu'on ne saurait parler. L'algèbre a quelque chose de cette langue-là. Quand une langue est plus claire par son orthographe que par sa prononciation, c'est un signe qu'elle est plus écrite que parlée : telle pouvait être la langue savante des Egyptiens ; telles sont pour nous les langues mortes. Dans celles qu'on charge des consonnes inutiles, l'écriture semble même avoir précédé la parole : et qui ne croirait la polonaise dans ce cas-là ? » (Ch. VII.)
Cited in De la grammatologie p.409
Émile ou de l'éducation
1966
Avec autant de méfiance que l' « art de Raymond Lulle » dans l'Emile (p. 575).
Cited in De la grammatologie p.410
Prononciation in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. II
p. 1249
« Les langues sont faites pour être parlées, l'écriture ne sert que de supplément à la parole ; s'il y a quelques langues qui ne soient qu'écrites et qu'on ne puisse parler, propres seulement aux sciences, elle ne sont d'aucun usage dans la vie civile. Telle est l'algèbre, telle eût été sans doute la langue universelle que cherchait Leibnitz. Elle eût probablement été plus commode à un Métaphysicien qu'à un Artisan » (p. 1249).
Cited in De la grammatologie p.410
Opuscules et fragments inédits de Leibniz
1903
Comme disait Leibniz, « ad vocem referri non est necesse ».
Cited in De la grammatologie p.410
Émile ou de l'éducation
1966
« La lettre tue » (Emile, p. 226).
Cited in De la grammatologie p.411
Prononciation in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. II
p. 1250
« Depuis longtemps on ne parle plus au public que par des livres, et si on lui dit encore de vive voix quelque chose qui l'intéresse, c'est au théâtre » (Prononciation, p. 1250).
Cited in De la grammatologie p.411
Lettre à M. D'Alembert in Du Contrat social ou Principes du droit politique. Discours sur les sciences et les arts 3 Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes / Lettre à M. D'Alembert / Considérations sur le gouvernement de Pologne / Lettre à Monseigneur de Beaumont,
p. 168
« Outre ces effets du théâtre relatifs aux choses représentées, il y en a d'autres non moins nécessaires, qui se rapportent directement à la scène et aux personnages représentants ; et c'est à ceux-là que les Genevois déjà cités attribuent le goût de luxe, de parure et de dissipation, dont ils craignent avec raison l'introduction parmi nous ».
Cited in De la grammatologie p.411
La Nouvelle Heloïse in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. II
p. 252
« C'est pour eux uniquement que sont faits les spectacles. Ils s'y montrent à la fois comme représentés au milieu du théâtre et comme représentants aux deux côtés ; ils sont personnages sur la scène et comédiens sur les bancs. » (La Nouvelle Héloïse, p. 252.)
Cited in De la grammatologie p.412
Lettre à M. D'Alembert in Du Contrat social ou Principes du droit politique. Discours sur les sciences et les arts 3 Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes / Lettre à M. D'Alembert / Considérations sur le gouvernement de Pologne / Lettre à Monseigneur de Beaumont,
p. 187
« L'orateur, le prédicateur, pourra-t-on me dire encore, payent de leur personne ainsi que le comédien. La différence est très grande. Quand l'orateur se montre, c'est pour parler, et non pour se donner en spectacle : il ne représente que lui-même, il ne fait que son propre rôle, ne parle qu'en son propre nom, ne dit ou ne doit dire que ce qu'il pense : l'homme et le personnage étant te même être, il est à sa place ; il est dans le cas de tout autre citoyen qui remplit les fonctions de son état. Mais un comédien sur la scène, étalant d'autres sentiments que les siens, ne disant que ce qu'on lui fait dire, représentant souvent un être chimérique, s'anéantit, pour ainsi dire, s'annule avec son héros ; et, dans cet oubli de l'homme, s'il en reste quelque chose, c'est pour être le jouet des spectateurs. » (P. 187. Nous soulignons.)
Cited in De la grammatologie p.412
Lettre à M. D'Alembert in Du Contrat social ou Principes du droit politique. Discours sur les sciences et les arts 3 Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes / Lettre à M. D'Alembert / Considérations sur le gouvernement de Pologne / Lettre à Monseigneur de Beaumont,
pp. 187-188
« Que dirai-je de ceux qui semblent avoir peur de valoir trop par eux-mêmes et se dégradent jusqu'à représenter des personnages auxquels ils seraient bien fâchés de ressembler ? »
Cited in De la grammatologie p.412
La Transparence et l'Obstacle
1957
p. 119
« L'exaltation de la fête collective a la même structure que la volonté générale du Contrat social. La description de la joie publique nous offre l'aspect lyrique de la volonté générale : c'est l'aspect qu'elle prend en habits du dimanche. »
Cited in De la grammatologie p.413
Lettre à M. D'Alembert in Du Contrat social ou Principes du droit politique. Discours sur les sciences et les arts 3 Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes / Lettre à M. D'Alembert / Considérations sur le gouvernement de Pologne / Lettre à Monseigneur de Beaumont,
pp. 224-225
« Mais quels seront enfin les objets de ce spectacle ? qu'y montrera-ton ? Rien, si l'on veut. Avec la liberté, partout où règne l'affluence, le bien-être y règne aussi. Plantez au milieu d'une place un piquet couronné de fleurs, rassemblez-y le peuple, et vous aurez une fête. Faites mieux encore : donnez les spectateurs en spectacle ; rendez-les acteurs eux-mêmes ; faites que chacun se voie et s'aime dans les autres, afin que tous en soient mieux unis. » Lettre à M. d'Alembert, pp. 224-225.)
Cited in De la grammatologie p.414
Du Contrat Social in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. III
p. 431
« Vos climats plus durs vous donnent plus de besoins, six mois de l'année la place publique n'est pas tenable ; vos langues sourdes ne peuvent se faire entendre en plein air ; vous donnez plus à votre gain qu'à votre liberté, et vous craignez bien moins l'esclavage que la misère » (Contrat social, p. 431).
Cited in De la grammatologie p.415