Essai sur l'origine des langues
1817
« La parole distingue l'homme entre les animaux. » Ce sont les premiers mots de l'Essai. La parole est aussi « la première institution sociale ». Elle n'est donc pas naturelle.
Cited in De la grammatologie p.314
Essai sur l'origine des langues
1817
« Le langage distingue les nations entre elles ; on ne connaît d'où est un homme qu'après qu'il a parlé. L'usage et le besoin font apprendre à chacun la langue de son pays ; mais qu'est-ce qui fait que cette langue est celle de son pays et non pas d'un autre ? Il faut bien remonter, pour le dire, à quelque raison qui tienne au local, et qui soit antérieure aux mœurs mêmes : la parole, étant la première institution sociale, ne doit sa forme qu'à des causes naturelles. »
Cited in De la grammatologie p.314
Essai sur l'origine des langues
1817
(« la parole, étant la première institution sociale, ne doit sa forme qu'à des causes naturelles »)
Cited in De la grammatologie p.315
Essai sur l'origine des langues
1817
« Sitôt qu'un homme fut reconnu par un autre pour un être sentant, pensant et semblable à lui, le désir ou le besoin de lui communiquer ses sentiments et ses pensées lui en fit chercher les moyens. »
Cited in De la grammatologie p.315
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 151
« Quant à moi, effrayé des difficultés qui se multiplient, et convaincu de l'impossibilité presque démontrée que les Langues aient pu naître et s'établir par des moyens purement humains, je laisse à qui voudra l'entreprendre, la discussion de ce difficile Problème, lequel a été le plus nécessaire de la Société déjà liée à l'institution des Langues, ou des langues déjà inventées, à l'établissement de la Société ». (p. 151).
Cited in De la grammatologie p.315
Essai sur l'origine des langues
1817
Rousseau ajoute en note : « J'appelle les premiers temps ceux de la dispersion des hommes, à quelque âge du genre humain qu'on veuille en fixer l'époque. »
Cited in De la grammatologie p.316
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 146
C'est toujours dans la première partie, immédiatement après la critique de Condillac et de ceux qui, « raisonnant sur l'état de nature, y transportent les idées prises dans la société ».
Cited in De la grammatologie p.316
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 147
Et il propose un saut : « Supposons cette première difficulté vaincue. Franchissons pour un moment l'espace immense qui dut se trouver entre le pur état de Nature et le besoin des Langues ; et cherchons, en les supposant nécessaires, comment elles purent commencer à s'établir. Nouvelle difficulté encore pire que la précédente... » (p. 147).
Cited in De la grammatologie p.316
Essai sur l'origine des langues
1817
« Voilà donc l'institution des signes sensible pour exprimer la pensée. Les inventeurs du langage ne firent pas ce raisonnement, mais l'instinct leur en suggéra la conséquence. »
Cited in De la grammatologie p.317
Essai sur l'origine des langues
1817
« L'action du mouvement est immédiate par le toucher ou médiate par le geste : la première, ayant pour terme la longueur du bras, ne peut se transmettre à distance : mais l'autre atteint aussi loin que le rayon visuel. Ainsi restent seulement la vue et l'ouïe pour organes passifs du langage entre des hommes dispersés. » (Nous soulignons.)
Cited in De la grammatologie p.317
Essai sur l'origine des langues
1817
Le premier chapitre exalte la langue sans voix, celle du regard et du geste (que Rousseau distingue de notre gesticulation) : « Ainsi l'on parle aux yeux bien mieux qu'aux oreilles. »
Cited in De la grammatologie p.319
Essai sur l'origine des langues
1817
« Les sociétés ont pris leur dernière forme : on n'y change plus rien qu'avec du canon et des écus ; et comme on n'a plus rien à dire au peuple, sinon, donnez de l'argent, on le dit avec des placards au coin des rues, ou des soldats dans les maisons. »
Cited in De la grammatologie p.319
Essai sur l'origine des langues
1817
« Quoique la langue du geste et celle de la voix soient également naturelles, toutefois la première est plus facile et dépend moins des conventions : car plus d'objets frappent nos yeux que nos oreilles, et les figures ont plus de variété que les sons ; elles sont aussi plus expressives et disent plus en moins de temps. L'amour, dit-on, fut l'inventeur du dessin ; il put aussi inventer la parole, mais moins heureusement. Peu content d'elle, il la dédaigne : il a des manières plus vives de s'exprimer. Que celle qui traçait avec tant de plaisir l'ombre de son amant lui disait de choses ! Quels sons eût-elle employés pour rendre ce mouvement de baguette ? »
Cited in De la grammatologie p.319
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 148
« Le premier langage de l'homme, le langage le plus universel, le plus énergique, et le seul dont il eut besoin avant qu'il fallût persuader des hommes assemblés, est le cri de la Nature... Quand les idées des hommes commencèrent à s'étendre et à se multiplier, et qu'il s'établit entre eux une communication plus étroite, ils cherchèrent des signes plus nombreux et un langage plus étendu : Ils multiplièrent les inflexions de la voix, et y joignirent les gestes, qui, par leur Nature, sont plus expressifs, et dont le sens dépend moins d'une détermination antérieure ». (P. 148. Nous soulignons.)
Cited in De la grammatologie p.321
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
pp. 148-149
« Mais comme le geste n'indique guère que les objets présents ou faciles à décrire et les actions visibles ; qu'il n'est pas d'un usage universel, puisque l'obscurité, ou l'interposition d'un corps le rendent inutile, et qu'il exige l'attention plutôt qu'il ne l'excite ; on s'avisa enfin de lui substituer les articulations de la voix, qui, sans avoir le même rapport avec certaines idées, sont plus propres à les représenter toutes, comme signes institués ; substitution qui ne put se faire que d'un commun consentement et d'une manière assez difficile à pratiquer pour des hommes dont les organes grossiers n'avaient encore aucun exercice, et plus difficile encore à concevoir en elle-même, puisque cet accord unanime dut être motivé, et que la parole paraît avoir été fort nécessaire pour établir l'usage de la parole. » (Pp. 148-149. Nous soulignons.)
Cited in De la grammatologie p.321
Essai sur l'origine des langues
1817
L'amour « put aussi inventer la parole, mais moins heureusement. Peu content d'elle, il la dédaigne : il a des manières plus vives de s'exprimer. Que celle qui traçait avec tant de plaisir l'ombre de son amant lui disait de choses ! Quels sons eût-elle employés pour rendre ce mouvement de baguette ? »
Cited in De la grammatologie p.322