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-381 1967
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1944 1991

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Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

« A la longue tous les hommes deviennent semblables, mais l'ordre de leur progrès est différent. Dans les climats méridionaux, où la nature est prodigue, les besoins naissent des passions ; dans les pays froids, où elle est avare, les passions naissent des besoins, et les langues, filles tristes de la nécessité, se sentent de leur dure origine » (chap. X).

Cited in De la grammatologie p.306

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Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

Dans l'ordre normal de l'origine (au sud), la proposition du chapitre II (Que la première invention de la parole ne vient pas des besoins, mais des passions et « l'effet naturel des premiers besoins fut d'écarter les hommes et non de les rapprocher ») a une valeur absolument générale.

Cited in De la grammatologie p.307

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Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

« L'oisiveté qui nourrit les passions fit place au travail qui les réprime : avant de songer à vivre heureux, il fallait songer à vivre. Le besoin mutuel unissant les hommes bien mieux que le sentiment n'aurait fait, la société ne se forma que par l'industrie : le continue] danger de périr ne permettait pas de se borner à la langue du geste, et le premier mot ne fut pas chez eux, aimez-moi, mais aidez-moi. Ces deux termes, quoique assez semblables, se prononcent d'un ton bien différent : on n'avait rien à faire sentir, on avait tout à faire entendre ; il ne s'agissait donc pas d'énergie, mais de clarté. A l'accent que le cœur ne fournissait pas on substitua des articulations fortes et sensibles ; et s'il y eut dans la forme du langage quelque impression naturelle, cette impression contribuait encore à sa dureté. » (Nous soulignons.)

Cited in De la grammatologie p.307

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Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

« Celles [les passions] des pays chauds sont des passions voluptueuses, qui tiennent à l'amour et à la mollesse : la nature fait tant pour les habitants, qu'ils n'ont presque rien à faire ; pourvu qu'un Asiatique ait des femmes et du repos, il est content. Mais dans le nord, où les habitants consomment beaucoup sur un sol ingrat, des hommes soumis à tant de besoins sont faciles à irriter ; tout ce qu'on fait autour d'eux les inquiète : comme ils ne subsistent qu'avec peine, plus ils sont pauvres, plus ils tiennent au peu qu'ils ont ; les approcher, c'est attenter à leur vie. De là leur vient ce tempérament irascible si prompt à se tourner en fureur contre tout ce qui les blesse : ainsi leurs voix les plus naturelles sont celles de la colère et des menaces, et ces voix s'accompagnent toujours d'articulations fortes qui les rendent dures et bruyantes... Voilà, selon mon opinion, les causes physiques les plus générales de la différence caractéristique des primitives langues. Celles du midi durent être vives, sonores, accentuées, éloquentes, obscures à force d'énergie : celles du nord durent être sourdes, rudes, articulées, criardes, monotones, claires à force de mots plutôt que par une bonne construction. Les langues modernes, cent fois mêlées et refondues, gardent encore quelque chose de ces différences... » (Ch. XI. Nous soulignons.)

Cited in De la grammatologie p.308

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Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

Pour lutter contre la mort, l'homme du nord meurt un peu plus tôt et « le peuple sait... que les hommes du nord, non plus que les cygnes, ne meurent pas en chantant ». (Ch. XIV.)

Cited in De la grammatologie p.309

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Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

« Les langues modernes, cent fois mêlées et refondues, gardent encore quelque chose de ces différences : le français, l'anglais, l'allemand, sont le langage privé des hommes qui s'entr'aident, qui raisonnent entre eux de sang-froid, ou de gens emportés qui se fâchent ; mais les ministres des Dieux annonçant les mystères sacrés, les sages donnant des lois au peuple, les chefs entraînant la multitude, doivent parler arabe ou persan. Nos langues valent mieux écrites que parlées, et l'on nous lit avec plus de plaisir qu'on ne nous écoute. Au contraire, les langues orientales écrites perdent leur vie et leur chaleur : le sens n'est qu'à moitié dans les mots, toute sa force est dans les accents ; juger du génie des Orientaux par leurs livres, c'est vouloir peindre un homme sur son cadavre. » (Ch. XI. Nous soulignons.)

Cited in De la grammatologie p.309

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Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

« Nous n'avons aucune idée [nous, modernes] d'une langue sonore et harmonieuse, qui parle autant par les sons que par les voix. Si l'on croit suppléer à l'accent par les accents, on se trompe : on n'invente les accents, que quand l'accent est déjà perdu. (Ch. VII. Nous soulignons.)

Cited in De la grammatologie p.310

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Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

« ... Quand les Romains commencèrent à étudier le grec, les copistes, pour leur en indiquer la prononciation, inventèrent les signes des accents, des esprits, et de la prosodie ; mais il ne s'en suivrait nullement que ces signes fussent en usage parmi les Grecs, qui n'en avaient aucun besoin. »

Cited in De la grammatologie p.310

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Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

A la différence de Duclos dont il s'inspire encore, Rousseau accuse ici, plutôt que l'essence de la ponctuation, l'état d'imperfection dans lequel on l'a laissée : il faudrait inventer un point vocatif pour « distinguer par écrit un homme qu'on nomme d'un homme qu'on appelle ».

Cited in De la grammatologie p.311

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Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

« Nos prétendus accents ne sont que des voyelles, ou des signes de quantité ; ils ne marquent aucune variété de sons. »

Cited in De la grammatologie p.311

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Dictionnaire de musique

Jean-Jacques Rousseau

1776

Dans l'admirable article « copiste » du Dictionnaire de musique, avec la minutie et la volubilité d'un artisan expliquant son métier à l'apprenti, Rousseau conseille de « n'écrire jamais de notes inutiles », « de ne pas inutilement multiplier les signes ».

Cited in De la grammatologie p.311

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Dictionnaire de musique

Jean-Jacques Rousseau

1776

Le Dictionnaire de musique recommande « l'exactitude des rapports » et la « netteté des signes » (art. copiste).

Cited in De la grammatologie p.311

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Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

« Tous les signes prosodiques des anciens, dit M. Duclos, ne valaient pas encore l'usage. Je dirai plus ; ils y furent substitués. »

Cited in De la grammatologie p.312

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Grammaire générale et raisonnée de Port-Royal par Arnaud et Lancelot ; Précédée d'un Essai sur l'origine et les progrès de la Langue française, par M. Petitot ; suivie du Commentaire de M. Duclos

Antoine Arnauld; Charles Pinot Duclos; Claude Lancelot; Claude-Bernard Petitot

1803

pp. 414-415

« La superstition de l'étymologie fait dans son petit domaine autant d'inconséquences, que la superstition proprement dite en fait en matière plus grave. Notre orthographe est un assemblage de bizarreries et de contradictions... Cependant, quelque soin qu'on prît de noter notre prosodie, outre le désagrément de voir une impression hérissée de signes, je doute fort que cela fût d'une grande utilité. Il y a des choses qui ne s'apprennent que par l'usage ; elles sont purement organiques, et donnent si peu de prise à l'esprit, qu'il serait impossible de les saisir par la théorie seule, qui même est fautive dans les auteurs qui en ont traité expressément. Je sens même que ce que j'écris ici est très difficile à faire entendre, et qu'il serait très clair, si je m'exprimais de vive voix ». (Pp. 414-415.)

Cited in De la grammatologie p.312

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Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

« La langue de convention n'appartient qu'à l'homme. Voilà pourquoi l'homme fait des progrès, soit en bien, soit en mal, et pourquoi les animaux n'en font point. »

Cited in De la grammatologie p.313

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Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

Pour comprendre comment opèrent les « articulations, qui sont de convention » (chap. IV), nous devons traverser une fois de plus le problème du concept de nature.

Cited in De la grammatologie p.314