Essai sur l'origine des langues
1817
p. 41
Premiers mots du chapitre II : « Il est donc à croire que les besoins dictèrent les premiers gestes, et que les premières passions arrachèrent les premières voix. »
Cited in De la grammatologie p.251
Lettre au prince de Würtemberg du 10 novembre 1663
p. (118?)
« Comme la raison a peu de force, l'intérêt seul n'en a pas tant qu'on croit. L'imagination seule est active et l'on n'excite les passions que par l'imagination ».
Cited in De la grammatologie p.251
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 143
« Les seuls biens qu'il [l'animal] connaisse dans l'Univers sont la nourriture, une femelle et le repos ; les seuls maux qu'il craigne, sont la douleur et la faim. Je dis la douleur, et non la mort ; car jamais l'animal ne saura ce que c'est que mourir, et la connaissance de la mort, et de ses terreurs, est une des premières acquisitions que l'homme ait faites, en s'éloignant de la condition animale. » (Second Discours, p. 143.)
Cited in De la grammatologie p.252
Émile ou de l'éducation
1966
De même l'enfant devient homme en s'ouvrant au « sentiment de la mort » (Emile, p. 20).
Cited in De la grammatologie p.252
Essai sur l'origine des langues
1817
« La pitié, bien que naturelle au cœur de l'homme, resterait éternellement inactive sans l'imagination qui la met en jeu. »
Cited in De la grammatologie p.253
Émile ou de l'éducation
1966
« C'est ainsi que la nature, qui fait tout pour le mieux, l'a d'abord institué. Elle ne lui donne immédiatement que les désirs nécessaires a sa conservation et les facultés suffisantes pour les satisfaire. Elle a mis toutes les autres comme en réserve au fond de son âme pour s'y développer au besoin. Ce n'est que dans cet état primitif que l'équilibre du pouvoir et du désir se rencontre et que l'homme n'est pas malheureux. Sitôt que ces facultés virtuelles se mettent en action, l'imagination, la plus active de toutes, s'éveille et les devance. C'est l'imagination qui étend pour nous la mesure des possibles, soit en bien, soit en mal, et qui, par conséquent, excite et nourrit les désirs par l'espoir de les satisfaire. Mais l'objet qui paraissait d'abord sous la main fuit plus vite qu'on ne peut le poursuivre... Ainsi l'on s'épuise sans arriver au terme ; et plus nous gagnons sur la jouissance, plus le bonheur s'éloigne de nous. Au contraire, plus l'homme est resté près de sa condition naturelle, plus la différence de ses facultés à ses désirs est petite, et moins par conséquent il est éloigné d'être heureux... Le monde réel a ses bornes, le monde imaginaire est infini ; ne pouvant élargir l'un, rétrécissons l'autre ; car c'est de leur seule différence que naissent toutes les peines qui nous rendent vraiment malheureux. » (Emile, p. 64. Nous soulignons.)
Cited in De la grammatologie p.254
Dialogues in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
pp. 815-816
« Enfin tel est en nous l'empire de l'imagination et telle en est l'influence, que d'elle naissent non seulement les vertus et les vices, mais les biens et les maux... » (Dialogues, pp. 815-816).
Cited in De la grammatologie p.254
Dialogues in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 815
Et si « certains pervertissent l'usage de cette faculté consolatrice » (ibid), c'est encore par le pouvoir de l'imagination.
Cited in De la grammatologie p.254
Essai sur l'origine des langues
1817
« Celui qui n'imagine rien ne sent que lui-même ; il est seul au milieu du genre humain. »
Cited in De la grammatologie p.256
Essai sur l'origine des langues
1817
« Ils n'étaient liés par aucune idée de fraternité commune ; et n'ayant aucun arbitre que la force, ils se croyaient ennemis les uns des autres... Un homme abandonné seul sur la face de la terre, à la merci du genre humain, devait être un animal féroce ».
Cited in De la grammatologie p.256
Essai sur l'origine des langues
1817
« ... Ils se croyaient ennemis les uns des autres. C'étaient leur faiblesse et leur ignorance gui leur donnaient cette opinion. Ne connaissant rien, ils craignaient tout ; ils attaquaient pour se défendre. Un homme abandonné seul... » (Nous soulignons.)
Cited in De la grammatologie p.257
Essai sur l'origine des langues
1817
Cet animal, soulignons-le, « était prêt à faire aux autres tout le mal qu'il craignait d'eux. La crainte et la faiblesse sont les sources de la cruauté. »
Cited in De la grammatologie p.257
Essai sur l'origine des langues
1817
« celui qui n'a jamais réfléchi ne peut être ni clément, ni juste, ni pitoyable ».
Cited in De la grammatologie p.257
Essai sur l'origine des langues
1817
« Il ne peut pas non plus être méchant et vindicatif. Celui qui n'imagine rien ne sent que lui-même ; il est seul au milieu du genre humain. »
Cited in De la grammatologie p.257
Essai sur l'origine des langues
1817
« De là les contradictions apparentes qu'on voit entre les pères des nations ; tant de naturel et tant d'inhumanité ; des mœurs si féroces et des cœurs si tendres... Ces temps de barbarie étaient le siècle d'or, non parce que les hommes étaient unis, mais parce qu'ils étaient séparés... Les hommes, si l'on veut, s'attaquaient dans la rencontre, mais ils se rencontraient rarement. Partout régnait l'état de guerre, et toute la terre était en paix. »
Cited in De la grammatologie p.258
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 146
Et elle risque sans cesse de « commettre la faute de ceux qui, raisonnant sur l'état de nature, y transportent les idées prises dans la société... ». (Second Discours, p. 146.)
Cited in De la grammatologie p.258