Œuvres choisies, Vico (1946) ‖ p. 76 ‖ Derrida's Margins

Œuvres choisies, Vico (1946) ‖ p. 76 ‖ Derrida's Margins

Page text (OCR generated): 7.6 ., 1} 1 ,' V. 2 ”Jpn. “Vico. (EUVRES'CHOISIES
«La fagon dont les langues sont nées, et, par suite; leur nature
. a .coﬁté aux philosophes ‘d’ﬁpres meditations ; je me suis trompé
moi—meme sur ce point dans un ouvrage antérieur, en partant du
‘Cratyle de Platon ; j’ai partagé l’erreur de ‘Wolfgand Latius (1),
Jules Cé’sar Scaliger (2), Francois Sanchez (3). L’opinion de tous
ces philologues et de bien d’ autres encore, ne put, par la suite,
' satisfaire mon esprit. C’est que de telles études exigent des
, recherches difﬁciles, fatigantes et, déplaisantes; i1 nous fallut
‘ - dépouiller notre propre nature pour faire, notre celle des premiers
hommes, de ces hommes muets, privés de toutes paroles, inca-
pables d’eXprimer 1a moindre' idée, chez lesquels pourtant
naquirent les langues des nations paiennes. Mais, sitot assimilée .
1 ' la mentalité de ces primitifs, nous découvrimes d’ autres principes
' " " de poésie, et nous comprimes que ces nations avaient _éte desnations '
23, de pogtes , dans ces memes prmmpes nous recennumes alors 1a
verltable orlgme des langues » .
(s. N. 1, p. 174.)
«Sans religion, les hommes n’auraient pas meme pu utiliser,~
pour communiquer entre euX, des langues, ' car les hommes ne
pourraient se grouper en nations, si la pense’e, commune a tous,
de quelque diVinité ne les avait rapproches. Les langues durent
done avoir, chez toutes les, nations, une origine en quelque sorte
divine. Il, conVient .toutefois de .rappeler la distinction que
‘ nous avons, dans un chapitre précédent, établie entre la langue
des Hébreux et celle 'des peuples paiens, ' alors que la premiere
conserve l’unité qu ’elle posséda des son origine et qu ’elle tenait
d’un Dieu unique, les autres se multiplierent par la suite, 11
tel pomt que Varron en arriva 3 en compter, parmi les seuls
peuples du Latium, trente mille...»
(S. N. 1, p. 174.)
-« Trois especes de langues furent successivement parlées :
, .1 « a) la premiere, au temps de la Vie familiale. ' les hommes, '
$1. “ 1* groupés seulement en familles, étaient depuis peu revenus a
'21 ,gl’humanité. Cette premiere langue fut une langue muette, au
W(I)Wolfgand Latius (1514- -,65) médecin et historiographe de l’empereur Fer-
dinand Ier, auteur d’un ouvrage lourd et indigeste: De aliquot gentium m1 grano-
m'bus, sedibus fimis, reliquiis, linguarumque iniliis et imitationibus ct dialectis,
Bale, 1557.
. (2 ) J. -C. Scaliger (14841558) savant philologue et médecin italien, né a
Padoue; 1’ ouvrage dont parle Vico lCi est non pas la Poe’tique, demeurée celebre,
mais 1e De causis linguae laiinae publié a Lyon en 1540.
(3) L’ Espagnol Francois Sanchez (1523-1601),1’oeuvre que Vico a In 8 ’ap-
pelait Minerva 3611 de causis linguae latinae, réimprimée a Amsterdam en 1664.
31 “..»... u» m-3-n‘v.I.-:"’"t; $1.91..” "“;’::‘j;_1 " "~- J.’ MW . mum « ‘ ‘ --- ~ 1 ' >
1531* 3313‘de i1 .15.; 1am Elﬁ- W

line Permalink

marginal mark Permalink

Annotation:

A

flyleaf note underlining Permalink

flyleaf note line Permalink

Annotation:

B