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-381 1967
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1944 1991

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Footnote

La vie et les œuvres de Jean-Jacques Rousseau

Henri Beaudouin

1891

pp. 323-324

C'était aussi la conclusion de H. Baudouin (La vie et les œuvres de Jean-Jacques Rousseau, Paris, 1891). La page qu'il consacre à l'Essai laisse entrevoir ce que pouvait être alors la lecture de Rousseau et notamment de l'Essai, et permet de mesurer le chemin à parcourir : « Entre le Discours sur les Sciences et le Discours sur l'inégalité, on doit placer l'Essai sur l'Origine des langues. Rousseau lui donna aussi le titre d'Essai sur le Principe de la mélodie. Il y traite également en effet du langage et de la musique ; ce qui ne l'empêche pas d'y parler beaucoup aussi de la société et de ses origines... La date où il fut composé n'est même pas parfaitement connue ; mais elle est suffisamment indiquée par le contexte. Les passages où Rousseau y parle du rôle pernicieux des arts et des sciences montrent que son opinion était alors arrêtée sur ce point ; or on sait qu'il hésitait encore au moment de composer son discours. Il ne fit donc l'Essai que postérieurement. D'un autre côté, il est facile de voir qu'il n'avait pas encore sur la société les idées radicales qu'il professa dans son livre sur l'Inégalité (La citation de la Lettre sur les spectacles, dans une note du ch. 1er, n'est pas une objection bien sérieuse. Rien de plus simple, en effet, qu'une note ajoutée après coup). Tel qu'il est, l'Essai offre un mélange assez singulier de vrai et de faux, de retenue et d'audace. La méthode y est constamment hypothétique, les preuves nulles, les doctrines sur la société pour le moins médiocres. Souvent on se croirait en pleine Inégalité : même style, même coupe de phrase, mêmes procédés d'examen, même enchaînement de raisonnements et d'idées. Mais au milieu de tout cela, il y a de telles réserves dans les conclusions, un tel respect pour l'Ecriture Sainte et la tradition, une telle foi dans la Providence, une telle horreur pour les philosophes matérialistes que, pour ainsi dire, on se sent désarmé. En somme, donc, Rousseau a fait ici une œuvre de transition, qui présage le mal, plutôt qu'elle ne le produit au grand jour. Le bien qu'il y a mis eût pu le ramener à des idées plus saines, s'il en avait su tirer parti ; malheureusement aussi il y a déposé le germe des erreurs qu'il développa plus tard dans ses ouvrages subséquents. Exemple mémorable du soin qu'on doit apporter à bien orienter, en quelque sorte, son talent et sa vie, et du chemin que peut faire un principe poussé à ses conséquences extrêmes par une logique à outrance. » (T. I, pp., 323-324.)

Cited in De la grammatologie p.264

Footnote

Le 'système' de Jean-Jacques Rousseau

Alfred Espinas

1895

Cited in De la grammatologie p.265

Footnote

L'unité de la pensée de Jean-Jacques Rousseau

Gustave Lanson

1912

p. 1

Quoi qu'il en soit, de cette prétendue contradiction, Espinas ne concluait pas, comme le fera Starobinski, à l'antériorité de l'Essai. Tenant compte des citations de Duclos, il en tire la conclusion inverse : l'Essai serait postérieur au Discours. Lanson conteste alors cette interprétation.

Cited in De la grammatologie p.265

Footnote

Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

pp. 29-30

Dans la première rédaction, Rousseau considérait comme très probable qu'Homère ne connaissait pas l'écriture (pp. 29-30 du mss.).

Cited in De la grammatologie p.267

Footnote

Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

pp. 29-30

En relisant son texte, il a barré ce passage et ajouté en marge : « N.B. Ceci est une bêtise qu'il faut ôter, puisque l'histoire de Bellérophon, dans l'Iliade même, prouve que l'art d'écrire était en usage du temps de l'auteur, mais cela n'empêcherait pas que son ouvrage ne fût chanté plutôt qu'écrit ». (Note de Masson. L'examen du manuscrit nous a paru moins fécond que ne le laisse ici entendre Masson.)

Cited in De la grammatologie p.267

Footnote

Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

« Je publie le dernier texte auquel Rousseau semble s'être provisoirement arrêté, car la préface reste inachevée... Cette préface a déjà été publiée par A. Jansens, dans son J.-J. Rousseau als Musiker, Berlin 1884, pp. 472-473, mais avec les nombreuses lacunes et fautes de lecture qui caractérisent la plupart de ses publications de textes. » (Extrait des notes de Masson.)

Cited in De la grammatologie p.267

Footnote

Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

A propos de la distinction entre langage animal et langage humain, que l'Essai égale à la distinction entre non-perfectibilité et perfectibilité, on peut lire ceci : « Cette seule distinction paraît mener loin : on l'explique, dit-on, par la différence des organes. Je serais curieux de voir cette explication » (Fin du chapitre I.)

Cited in De la grammatologie p.271

Footnote

Metaphysische Anfangsgründe der Tugendlehre (in, Die Metaphysik der Sitten)

Immanuel Kant

1797

Est-il utile de signaler ici qu'on retrouve la même problématique de l'exemple et une formulation littéralement identique dans la Critique de la raison pratique, certes, mais surtout dans les Eléments métaphysiques de la doctrine de la vertu (1797) qui distinguent entre l'exemple comme cas d'une règle pratique (Exempel) et l'exemple comme cas particulier dans l' « exhibition purement théorique d'un certain concept (Beispiel) », (§ 61) et dans les notes sur la Pédagogie, publiées en 1803 ?

Cited in De la grammatologie p.282

Footnote

Examen de deux principes avancés par M. Rameau

Jean-Jacques Rousseau

1755

« M. Rameau voulant absolument, dans son système, tirer de la nature toute notre harmonie, a eu recours pour cet effet à une autre expérience de son invention... Mais premièrement l'expérience est fausse... Quand on supposerait la vérité de cette expérience, cela ne lèverait pas à beaucoup près les difficultés. Si, comme le prétend M. Rameau, toute l'harmonie est dérivée de la résonance du corps sonore, il n'en dérive donc point des seules vibrations du corps sonore qui ne résonne pas. En effet c'est une étrange théorie de tirer de ce qui ne résonne pas les principes de l'harmonie ; et c'est une étrange physique de faire vibrer et non résonner le corps sonore, comme si le son lui-même était autre chose que l'air ébranlé par ces vibrations... ».

Cited in De la grammatologie p.289

Footnote

Dictionnaire de musique

Jean-Jacques Rousseau

1776

« Quand on songe que, de tous les peuples de la terre, qui tous ont une musique et un chant, les Européens sont les seuls qui aient une harmonie, des accords, et qui trouvent ce mélange agréable ; quand on songe que le monde a duré tant de siècles, sans que, de toutes les nations qui ont cultivé les beaux-arts, aucune ait connu cette harmonie ; qu'aucun animal, qu'aucun oiseau, qu'aucun être dans la nature ne produit d'autre accord que l'unisson, ni d'autre musique que la mélodie ; que les langues orientales, si sonores, si musicales ; que les oreilles grecques, si délicates, si sensibles, exercées avec tant d'art, n'ont jamais guidé ces peuples voluptueux et passionnés vers notre harmonie ; que sans elle leur musique avait des effets si prodigieux ; qu'avec elle la nôtre en a de si faibles ; qu'enfin il était réservé à des peuples du Nord, dont les organes durs et grossiers sont plus touchés de l'éclat et du bruit des voix, que de la douceur des accents et de la mélodie des inflexions, de faire cette grande découverte et de la donner pour principe à toutes les règles de l'art ; quand, dis-je, on fait attention à tout cela, il est bien difficile de ne pas soupçonner que toute notre harmonie n'est qu'une invention gothique et barbare, dont nous ne nous fussions jamais avisés si nous eussions été plus sensibles aux véritables beautés de l'art et à la musique vraiment naturelle. M. Rameau prétend cependant que l'harmonie est la source des plus grandes beautés de la musique ; mais ce sentiment est contredit par les faits et par la raison. Par les faits, puisque tous les grands effets de la musique ont cessé, et qu'elle a perdu son énergie et sa force depuis l'invention du contrepoint ; à quoi j'ajoute que les beautés purement harmoniques sont des beautés savantes qui ne transportent que des gens versés dans l'art ; au lieu que les véritables beautés de la musique étant de la nature, sont et doivent être également sensibles à tous les hommes savants et ignorants : Par la raison ; puisque l'harmonie ne fournit aucun principe d'imitation par lequel la musique, formant des images ou exprimant des sentiments, se puisse élever au genre dramatique ou imitatif, qui est la partie de l'art la plus noble, et la seule énergique, tout ce qui tient au physique des sons étant très-borné dans le plaisir qu'il nous donne, et n'ayant que très-peu de pouvoir sur le cœur humain ». (Dictionnaire) Notons au passage que Rousseau reconnaît deux choses qu'il nie ailleurs : 1. que les beautés de la musique sont de la nature ; 2. qu'il existe un chant animal, chant seulement mélodique, certes, mais par conséquent chant absolument pur. Se confirment ainsi le sens et la fonction de la contradiction dans le maniement des concepts de nature et d'animalité : la musique, par exemple, ne devient ce qu'elle est — humaine — et ne transgresse l'animalité que par ce qui la menace de mort : l'harmonie.

Cited in De la grammatologie p.290

Footnote

Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

Le chapitre XIII « De la mélodie » est presque entièrement consacré à la peinture. Nous devons citer in extenso cette remarquable page. L'ironie peut s'en laisser commenter aujourd'hui plus que jamais dans bien des sens : « Supposez un pays où l'on n'aurait aucune idée du dessin, mais où beaucoup de gens, passant leur vie à combiner, mêler, nuer des couleurs, croiraient exceller en peinture. Ces gens-là raisonneraient de la nôtre précisément comme nous faisons de la musique des Grecs. Quand on leur parlerait de l'émotion que nous causent de beaux tableaux et du charme de s'attendrir devant un sujet pathétique, leurs savants approfondiraient aussitôt la matière, compareraient leurs couleurs aux nôtres, examineraient si notre vert est plus tendre, ou notre rouge plus éclatant ; ils chercheraient quels accords de couleur peuvent faire pleurer, quels autres peuvent mettre en colère ; les Burettes de ce pays-là rassembleraient sur des guenilles quelques lambeaux défigurés de nos tableaux ; puis on se demanderait avec surprise ce qu'il y a de si merveilleux dans ce coloris. Que si, dans quelque nation voisine, on commençait à former quelque trait, quelque ébauche de dessin, quelque figure encore imparfaite, tout cela passerait pour du barbouillage, pour une peinture capricieuse et baroque ; et l'on s'en tiendrait, pour conserver le goût, à ce beau simple, qui véritablement n'exprime rien, mais qui fait briller de belles nuances, de grandes plaques bien colorées, de longues dégradations de teintes sans aucun trait. Enfin, peut-être, à force de progrès, on en viendrait à l'expérience du prisme. Aussitôt quelque artiste célèbre établirait là-dessus un beau système. Messieurs, leur dirait-il, pour bien philosopher, il faut remonter aux causes physiques. Voilà la décomposition de la lumière ; voilà toutes les couleurs primitives ; voilà leurs rapports, leurs proportions, voilà les vrais principes du plaisir que vous fait la peinture. Tous ces mots mystérieux de dessin, de représentation, de figure, sont une pure charlatanerie des peintres français, qui, par leurs imitations, pensent donner je ne sais quels mouvements à l'âme, tandis qu'on sait qu'il n'y a que des sensations. On vous dit des merveilles de leurs tableaux ; mais voyez mes teintes. »

Cited in De la grammatologie p.294

Footnote

Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

Et Rousseau prolonge encore le discours imaginaire de cet étranger qui n'est en somme que le correspondant — étranger et théoricien de la peinture — d'un musicien et musicographe français, l'analogue de Rameau : « Les peintres français, continuerait-il, ont peut-être observé l'arc-en-ciel ; ils ont pu recevoir de la nature quelque goût de nuance et quelque instinct de coloris. Moi, je vous ai montré les grands, les vrais principes de l'art. Que dis-je de l'art ! de tous les arts, messieurs, de toutes les sciences. L'analyse des couleurs, le calcul des réfractions du prisme vous donnent les seuls rapport exacts qui soient dans la nature, la règle de tous les rapports. Or, tout dans l'univers n'est que rapport. On sait donc tout quand on sait peindre ; on sait tout quand on sait assortir des couleurs. Que dirions-nous du peintre assez dépourvu de sentiment et de goût pour raisonner de la sorte, et borner stupidement au physique de son art le plaisir que nous fait la peinture ? Que dirions-nous du musicien qui, plein de préjugés semblables, croirait voir dans la seule harmonie la source des grands effets de la musique ? Nous enverrions le premier mettre en couleur des boiseries, et nous condamnerions l'autre à faire des opéras français. »

Cited in De la grammatologie p.294

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Confessions in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I

Jean-Jacques Rousseau

p. 32

C'est dans ce passage du premier livre qui explique « comment j'ai appris à convoiter en silence, à me cacher, à dissimuler, à mentir et à dérober, enfin... » (p. 32).

Cited in De la grammatologie p.295

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Confessions in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I

Jean-Jacques Rousseau

p. 31

Un peu plus haut, le passage suivant, qui nous paraît, pour plusieurs raisons, devoir être ici relu : « Le métier ne me déplaisait pas en lui-même ; j'avais un goût vif pour le dessin ; le jeu du burin m'amusait assez, et comme le talent du graveur pour l'horlogerie est très borné, j'avais l'espoir d en atteindre la perfection. J'y serais parvenu peut-être si la brutalité de mon maître et la gêne excessive ne m'avaient rebuté du travail. Je lui dérobais mon temps, pour l'employer en occupations du même genre, mais qui avaient pour moi l'attrait de la liberté. Je gravais des espèces de médailles pour nous servir à moi et à mes camarades d'ordre de chevalerie. Mon maître me surprit à ce travail de contrebande, et me roua de coups, disant que je m'exerçais à faire de la fausse monnaie, parce que nos médailles avaient les armes de la République. Je puis bien jurer que je n'avais nulle idée de la fausse monnaie, et très peu de la véritable. Je savais mieux comment se faisaient les As romains que nos pièces de trois sous. »

Cited in De la grammatologie p.295

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Essai sur l'origine des connaissances humaines

Étienne Bonnot de Condillac

1746

Or, selon Rousseau, qui s'approprie ici une opposition fort banale au XVIIe siècle, le langage tourne, si l'on peut dire, comme la terre.

Cited in De la grammatologie p.298

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Essai sur l'origine des langues

Jean-Jacques Rousseau

1817

Rousseau ajoute en note « Le turc est une langue septentrionale. »

Cited in De la grammatologie p.309