Le cru et le cuit
1964
« Le vrai savant, dit pourtant Lévi-Strauss, n'est pas l'homme qui fournit les vraies réponses, c'est celui qui pose les vraies questions » (Le cru et le cuit).
Cited in De la grammatologie p.183
La religion égyptienne
1949
p. 46
Rappelons que dans une séquence de la mythologie égyptienne, Seth. aidé de Thot (dieu de l'écriture ici considéré comme un frère d'Osiris) assassine Osiris par ruse (cf. Vaudier, op. cit., p. 46).
Cited in De la grammatologie p.206
Oeuvres complètes de Karl Abraham
1966
pp. 18s-26
Sans y chercher ici un principe de lecture, nous renvoyons, par curiosité et parmi tant d'autres exemples possibles, à ce que dit Karl Abraham du cyclope, de la peur d'être aveugle, de l'œil, du soleil, de la masturbation, etc., in Œuvres Complètes, trad. Ilse Barande. T. II, p. 18 sq.
Cited in De la grammatologie p.206
Rêveries du promeneur solitaire in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 1068
On pourra objecter que l'animal représente une vie naturelle encore plus vivante que la plante, mais on ne peut le traiter que mort. « L'étude des animaux n'est rien sans l'anatomie » (p. 1068).
Cited in De la grammatologie p.206
Rêveries du promeneur solitaire in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
L'écriture, auxiliaire et supplétif qui tue d'un seul et même geste le père et la lumière. (Cf., supra, p. 101)
Cited in De la grammatologie p.206
Confessions in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 106
« Petit fut mon nom, Maman fut le sien, et toujours nous demeurâmes Petit et Maman, même quand le nombre des années en eut presque effacé la différence entre nous. Je trouve que ces deux noms rendent à merveille l'idée de notre ton, la simplicité de nos manières et surtout la relation de nos cœurs. Elle fut pour moi la plus tendre des mères qui jamais ne chercha son plaisir mais toujours mon bien ; et si les sens entrèrent dans mon attachement pour elle, ce n'était pas pour en changer la nature, mais pour le rendre seulement plus exquis, pour m'enivrer du charme d'avoir une maman jeune et jolie qu'il m'était délicieux de caresser ; je dis, caresser au pied de la lettre ; car jamais elle n'imagina de m'épargner les baisers ni les plus tendres caresses maternelles, et jamais il n'entra dans son cœur d'en abuser. On dira que nous avons pourtant eu à la fin des relations d'une autre espèce ; j'en conviens, mais il faut attendre ; je ne puis tout dire à la fois » (p. 106).
Cited in De la grammatologie p.210
Le Petit
1943
Collage ici de cette phrase de G. Bataille : « Je suis moi-même le « petit », je n'ai de place que caché. » (Le petit).
Cited in De la grammatologie p.210
Etude sur Jean-Jacques Rousseau
1927
p. 370
Mais cette suspicion n'est légitime, nous semble-t-il, que dans la mesure où elle concerne l'abus — qui s'est sans doute jusqu'ici confondu avec l'usage — de la lecture psychanalytique, et où elle ne prescrit pas le redoublement du commentaire habituel qui a rendu ce type de texte le plus souvent illisible. Il faut distinguer ici entre les analyses souvent sommaires et imprudentes, mais parfois aussi éclairantes, du Dr René Laforgue (Etude sur J.-J. Rousseau, in Revue française de psychanalyse, T. I. 1927, p. 370 sq. et Psychopathologie de l'échec, p. 114 sq., 1944) qui d'ailleurs ne fait aucune place aux textes que nous venons de citer, et une interprétation qui tiendrait un compte plus rigoureux, au moins au principe, de l'enseignement de la psychanalyse.
Cited in De la grammatologie p.211
Confessions in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 1281
Ce morceau est souvent cité mais l'a-t-on jamais analysé pour lui-même ? Les éditeurs des Confessions dans la Pléiade, B. Gagnebin et M. Raymond, ont sans doute raison de se méfier, comme ils le font toujours très systématiquement, de ce qu'ils appellent la psychiatrie (note p. 1281. Cette même note recense très utilement tous les textes où Rousseau rappelle ses « folies » ou « extravagances »).
Cited in De la grammatologie p.211
La Transparence et l'Obstacle
1957
pp. 210-211
Le lieu ou les lieux de la sexualité ne disparaissent-ils pas dans l'analyse d'un comportement global, telle que la recommande Starobinski : « Le comportement érotique n'est pas une donnée fragmentaire : il est une manifestation de l'individu total, et c'est comme tel qu'il doit être analysé. Que ce soit pour le négliger ou pour en faire un sujet d'étude privilégié, on ne peut limiter l'exhibitionnisme à la « sphère » sexuelle : la personnalité entière s'y révèle, avec quelques-uns de ses « choix existentiels » fondamentaux ». (La transparence et l'obstacle, pp. 210-211. Une note nous renvoie à la Phénoménologie de la perception de Merleau-Ponty).
Cited in De la grammatologie p.211
La Transparence et l'Obstacle
1957
p. 253
Et ne risque-t-on pas ainsi de déterminer le pathologique de manière très classique, comme « excès » pensé dans des catégories « existentielles » : « Dans la perspective d'une analyse globale, il apparaîtra que certaines données premières de la conscience constituent à la fois la source de la pensée spéculative de Rousseau, et la source de sa folie. Mes ces données-source ne sont pas morbides par elles-mêmes. C'est seulement parce qu'elles sont vécues d'une manière excessive, que la maladie se déclare et se développe... Le développement morbide réalisera la mise en évidence caricaturale d'une question « existentielle » fondamentale que la conscience n'a pas été capable de dominer » (p. 253).
Cited in De la grammatologie p.211
L'Œil vivant
1961
pp. 115-116
C'est là une des directions dans lesquelles sont engagées les belles et prudentes analyses de J. Starobinski. Ainsi, dans L'œil vivant, la phrase qui vient de nous arrêter est réinscrite dans toute une série d'exemples de substitutions analogues, empruntés pour la plupart à la Nouvelle Héloïse : celui-ci par exemple, entre autres « fétiches érotiques » : « Toutes les parties de ton habillement éparses présentent à mon ardente imagination celles de toi-même qu'elles recèlent : cette coiffure légère que parent de grands cheveux blonds qu'elle feint de couvrir ; cet heureux fichu contre lequel une fois au moins je n'aurai point à murmurer ; ce déshabillé élégant et simple qui marque si bien le goût de celle qui le porte ; ces mules si mignonnes qu'un pied souple remplit sans peine ; ce corps si délié qui touche et embrasse... Quelle taille enchanteresse ! au devant deux légers contours... O spectacle de volupté ! la baleine a cédé à la force de l'impression... Empreintes délicieuses, que je vous baise mille fois! » (pp. 115-116).
Cited in De la grammatologie p.211
Psychopathologie de l'échec
1944
p. 114
Mais cette suspicion n'est légitime, nous semble-t-il, que dans la mesure où elle concerne l'abus — qui s'est sans doute jusqu'ici confondu avec l'usage — de la lecture psychanalytique, et où elle ne prescrit pas le redoublement du commentaire habituel qui a rendu ce type de texte le plus souvent illisible. Il faut distinguer ici entre les analyses souvent sommaires et imprudentes, mais parfois aussi éclairantes, du Dr René Laforgue (Etude sur J.-J. Rousseau, in Revue française de psychanalyse, T. I. 1927, p. 370 sq. et Psychopathologie de l'échec, p. 114 sq., 1944) qui d'ailleurs ne fait aucune place aux textes que nous venons de citer, et une interprétation qui tiendrait un compte plus rigoureux, au moins au principe, de l'enseignement de la psychanalyse.
Cited in De la grammatologie p.211
Phénoménologie de la perception
Le lieu ou les lieux de la sexualité ne disparaissent-ils pas dans l'analyse d'un comportement global, telle que la recommande Starobinski : « Le comportement érotique n'est pas une donnée fragmentaire : il est une manifestation de l'individu total, et c'est comme tel qu'il doit être analysé. Que ce soit pour le négliger ou pour en faire un sujet d'étude privilégié, on ne peut limiter l'exhibitionnisme à la « sphère » sexuelle : la personnalité entière s'y révèle, avec quelques-uns de ses « choix existentiels » fondamentaux ». (La transparence et l'obstacle, pp. 210-211. Une note nous renvoie à la Phénoménologie de la perception de Merleau-Ponty).
Cited in De la grammatologie p.211
Confessions in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 40
Dans ces pages célèbres du premier livre des Confessions, Rousseau rapproche les premières pratiques de la lecture (« lectures dérobées ») de ses premières découvertes de l'auto-érotisme. Non que des « livres obscènes et licencieux » l'y aient encouragé. Bien au contraire et « le hasard seconda si bien mon humeur pudique, que j'avais plus de trente ans avant que j'eusse jeté les yeux sur aucun de ces dangereux livres qu'une belle Dame de par le monde trouve incommodes, en ce qu'on ne peut, dit-elle, les lire que d'une main » (p. 40). Sans ces « dangereux livres », Jean-Jacques se donne d'autres dangers.
Cited in De la grammatologie p.214
Confessions in Oeuvres complètes de J.-J. Rousseau, vol. I
p. 41
On connaît la suite du paragraphe qui se clôt ainsi : « Il me suffit, quant à présent, d'avoir marqué l'origine et la première cause d'un penchant qui a modifié toutes mes passions, et qui, les contenant par elles-mêmes, m'a toujours rendu paresseux à faire, par trop d'ardeur à désirer » (p. 41).
Cited in De la grammatologie p.214