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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

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Epigraph

Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 190

Nous avons un organe qui répond à l'ouïe, savoir, celui de la voix ; nous n'en avons pas de même qui réponde à la vue, et nous ne rendons pas les couleurs comme les sons. C'est un moyen de plus pour cultiver le premier sens, en exerçant l'organe actif et l'organe passif l'un par l'autre.

Cited in De la grammatologie p.141

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Epigraph

Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 146

Parlerai-je à présent de l'écriture ? Non, j'ai honte de m'amuser à ces niaiseries dans un traité de l'éducation.

Cited in De la grammatologie p.145

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 590

« L'abus des livres tue la science… » « … tant de livres nous font négliger le livre du monde… » « … il ne faut pas lire, il faut voir. » « J'ôte les instruments de leur plus grande misère, savoir les livres. La lecture est le fléau de l'enfance. » « L'enfant qui lit ne pense pas. », etc.

Cited in De la grammatologie p.188

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Epigraph

Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

Que de voix vont s'élever contre moi ! J'entends de loin les clameurs de cette fameuse sagesse qui nous jette incessamment hors de nous, qui compte toujours le présent pour rien, et, poursuivant sans relâche un avenir qui fuit à mesure qu'on avance, à force de nous transporter où nous ne sommes pas, nous transporte où nous ne serons jamais.

Cited in De la grammatologie p.197

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 17

Comme celle de la nature, « la sollicitude maternelle ne se supplée point », dit l'Emile.

Cited in De la grammatologie p.202

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

Le premier chapitre de l'Emile annonce la fonction de cette pédagogie. Bien que la sollicitude maternelle ne se supplée point, « il vaut mieux que l'enfant suce le lait d'une nourrice en santé, que d'une mère gâtée, s'il avait quelque nouveau mal à craindre du même sang dont il est formé » (ibid).

Cited in De la grammatologie p.203

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« D'autres femmes, des bêtes même, pourront lui donner le lait qu'elle lui refuse : la sollicitude maternelle ne se supplée point. Celle qui nourrit l'enfant d'une autre au lieu du sien est une mauvaise mère : comment sera-t-elle bonne nourrice ? Elle pourra le devenir, mais lentement ; il faudra que l'habitude change la nature... » (ibid).

Cited in De la grammatologie p.203

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« De cet avantage même résulte un inconvénient qui seul devrait ôter à toute femme sensible le courage de faire nourrir son enfant par une autre, c'est celui de partager le droit de mère ou plutôt de l'aliéner ; de voir son enfant aimer une autre femme autant et plus qu'elle... » (ibid).

Cited in De la grammatologie p.203

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 18

« Combien j'insisterais sur ce point, s'il était moins décourageant de rebattre en vain des sujets utiles ! Ceci tient à plus de choses qu'on ne pense. Voulez-vous Tendre chacun à ses premiers devoirs ? Commencez par les mères ; vous serez étonnés des changements que vous produirez. Tout vient successivement de cette première dépravation : tout l'ordre moral s'altère ; le naturel s'éteint dans tous les cœurs... » (p. 18).

Cited in De la grammatologie p.204

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 50

« Loin d'avoir des forces superflues, les enfants n'en ont pas même de suffisantes pour tout ce que leur demande la nature ; il faut donc leur laisser l'usage de toutes celles qu'elle leur donne et dont ils ne sauraient abuser. Première maxime. Il faut les aider et suppléer à ce qui leur manque, soit en intelligence, soit en force, dans tout ce qui est du besoin physique. Deuxième maxime » (p. 50).

Cited in De la grammatologie p.204

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 274

« Un des meilleurs préceptes de la bonne culture est de tout retarder tant qu'il est possible » (p. 274).

Cited in De la grammatologie p.204

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 102

« Laissez longtemps agir la nature, avant de vous mêler d'agir à sa place » (p. 102. Nous soulignons).

Cited in De la grammatologie p.204

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 67

« On façonne les plantes par la culture, et les hommes par l'éducation. Si l'homme naissait grand et fort, sa taille et ses forces lui seraient inutiles jusqu'à ce qu'il eût appris à s'en servir ; elles lui seraient préjudiciables, en empêchant les autres de songer à l'assister ; et abandonné à lui-même, il mourrait de misère avant d'avoir connu ses besoins. On se plaint de l'état d'enfance ; on ne voit pas que la race humaine eût péri, si l'homme n'eût commencé par être enfant » (p. 67).

Cited in De la grammatologie p.204

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 49

« En même temps que l'Auteur de la nature donne aux enfants le principe actif, il prend soin qu'il soit peu nuisible» en leur laissant peu de force pour s'y livrer. Mais sitôt qu'ils peuvent considérer les gens qui les environnent comme des instruments qu'il dépend d'eux de faire agir, ils s'en servent pour suivre leur penchant et suppléer à leur propre faiblesse. Voilà comment ils deviennent incommodes, tyrans, impérieux, méchants, indomptables ; progrès qui ne vient pas d'un esprit naturel de domination, mais qui le leur donne ; car il ne faut pas une longue expérience pour sentir combien il est agréable d'agir par les mains d'autrui, et de n'avoir besoin que de remuer la langue pour faire mouvoir l'univers » (p. 49. Nous soulignons).

Cited in De la grammatologie p.204

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 31

C'est le moment où le mal paraît incurable : « Faute de savoir se guérir, que l'enfant sache être malade : cet art supplée à l'autre, et souvent réussit beaucoup mieux ; c'est l'art de la nature » (p. 31).

Cited in De la grammatologie p.205

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

On lit dans l'Emile (L. IV) : « S'il connaît une fois ce dangereux supplément, il est perdu ».

Cited in De la grammatologie p.209

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 437

Dans le même livre, il est aussi question de « suppléer en gagnant de vitesse sur l'expérience » (p. 437), et de l' « esprit » qui « supplée » les « forces physiques » (p. 183).

Cited in De la grammatologie p.209

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 183

Dans le même livre, il est aussi question de « suppléer en gagnant de vitesse sur l'expérience » (p. 437), et de l' « esprit » qui « supplée » les « forces physiques » (p. 183).

Cited in De la grammatologie p.209

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 18

Comme dit l'Emile, tout le mal vient de ce que « Les femmes ont cessé d'être mères ; elles ne le seront plus ; elles ne veulent plus l'être » (p. 18).

Cited in De la grammatologie p.210

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 15

« Les premiers dons qu'ils reçoivent de vous sont des chaînes ; les premiers traitements qu'ils éprouvent sont des tourments. N'ayant rien de libre que la voix, comment ne s'en serviraient-ils pas pour se plaindre ? » (Emile, p. 15. Nous soulignons).

Cited in De la grammatologie p.231

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« On sera surpris que je compte l'étude des langues au nombre des inutilités de l'éducation... Je conviens que si l'étude des langues n'était que celle des mots, c'est-à-dire des figures ou des sons qui les expriment, cette étude pourrait convenir aux enfants : mais les langues, en changeant les signes, modifient aussi les idées qu'ils représentent. Les têtes se forment sur les langages, les pensées prennent la teinte des idiomes. La raison seule est commune, l'esprit en chaque langue a sa forme particulière ; différence qui pourrait bien être en partie la cause ou l'effet des caractères nationaux ; et, ce qui paraît confirmer cette conjecture est que, chez toutes les nations du monde, la langue suit les vicissitudes des mœurs, et se conserve ou s'altère comme elles » (p. 105).

Cited in De la grammatologie p.234

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

Si le représentant peut avoir une efficace, parfois néfaste, sur le représenté, et si l'enfant ne doit et ne peut « apprendre à parler qu'une langue », c'est que « chaque chose peut avoir pour lui mille signes différents ; mais chaque idée ne peut avoir qu'une forme ».

Cited in De la grammatologie p.234

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Nos passions sont les principaux instruments de notre conservation : c'est donc une entreprise aussi vaine que ridicule de vouloir les détruire ; c'est contrôler la nature, c'est réformer l'ouvrage de Dieu. Si Dieu disait à l'homme d'anéantir, les passions qu'il lui donne, Dieu voudrait et ne voudrait pas ; il se contredirait lui-même. Jamais il n'a donné cet ordre insensé, rien de pareil n'est écrit dans le cœur humain ; et ce que Dieu veut qu'un homme fasse, il ne le lui fait pas dire par un autre homme, il le lui dit lui-même, il l'écrit au fond de son cœur » (pp. 246-247).

Cited in De la grammatologie p.239

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

pp. 246-247

« Mille ruisseaux étrangers l'ont grossie ».

Cited in De la grammatologie p.240

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 248

« Le premier sentiment d'un enfant est de s'aimer lui-même ; et le second, qui dérive du premier, est d'aimer ceux qui l'approchent » (p. 248).

Cited in De la grammatologie p.240

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

Et l'Emile dira qu' « il est dans l'ordre de la nature que la femme obéisse à l'homme » (p. 517).

Cited in De la grammatologie p.241

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 517

« Quand donc il la prend dans un rang inférieur, l'ordre naturel et l'ordre civil s'accordent et tout va bien. C'est le contraire quand, s'alliant au-dessus de lui, l'homme se met dans l'alternative de blesser son droit ou sa reconnaissance, et d'être ingrat ou méprisé. Alors la femme, prétendant à l'autorité, se rend le tyran de son chef ; et le maître, devenu l'esclave, se trouve la plus ridicule et la plus misérable des créatures. Tels sont ces malheureux favoris que les rois de l'Asie honorent et tourmentent de leur alliance, et qui, dit-on, pour coucher avec leurs femmes, n'osent entrer dans le lit que par le pied ».

Cited in De la grammatologie p.242

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 517

« Je m'attends que beaucoup de lecteurs, se souvenant que je donne à la femme un talent naturel pour gouverner l'homme, m'accuseront ici de contradiction : ils se tromperont pourtant. Il y a bien de la différence entre s'arroger le droit de commander, et gouverner celui qui commande. L'empire de la femme est un empire de douceur, d'adresse et de complaisance ; ses ordres sont des caresses, ses menaces sont des pleurs. Elle doit régner dans la maison comme un ministre dans l'Etat, en se faisant commander ce qu'elle veut faire. En ce sens il est constant que les meilleurs ménages sont ceux où la femme a le plus d'autorité : mais quand elle méconnaît la voix du chef, qu'elle veut usurper ses droits et commander elle-même, il ne résulte jamais de ce désordre que misère, scandale et déshonneur ». (Ibid. Nous soulignons.)

Cited in De la grammatologie p.242

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 447

Il s'agit bien de savoir si les hommes vont se laisser « traîner à la mort » (p. 447) par le nombre et l'intempérance des femmes.

Cited in De la grammatologie p.246

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

Chez ces dernières, « le besoin satisfait, le désir cesse ; elles ne repoussent plus le mâle par feinte, mais tout de bon : elles font tout le contraire de ce que faisait la fille d'Auguste ; elles ne reçoivent plus de passagers quand le navire a sa cargaison... l'instinct les pousse et l'instinct les arrête. Où sera le supplément de cet instinct négatif dans les femmes, quand vous leur aurez ôté la pudeur ? Attendre qu'elles ne se soucient plus des hommes, c'est attendre qu'ils ne soient plus bons à rien ». (Nous soulignons.)

Cited in De la grammatologie p.246

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

Et ce supplément est bien l'économie de la vie des hommes : « Leur intempérance naturelle conduirait les hommes à la mort ; parce qu'elle contient leurs désirs, la pudeur est la vraie morale des femmes ».

Cited in De la grammatologie p.246

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

C'est Dieu qui l'a inscrit dans la créature : « L'Etre suprême a voulu faire en tout honneur à l'espèce humaine : en donnant à l'homme des penchants sans mesure, il lui donne en même temps la loi qui les règle, afin qu'il soit libre et se commande à lui-même ; en le livrant à des passions immodérées, il joint à ces passions la raison pour les gouverner ; en livrant la femme à des désirs illimités, il joint à ces désirs la pudeur pour les contenir ».

Cited in De la grammatologie p.246

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Pour surcroît, poursuit Rousseau, il ajoute encore une récompense actuelle au bon usage de ses facultés, savoir le goût qu'on prend aux choses honnêtes lorsqu'on en fait la règle de ses actions. Tout cela vaut bien, ce me semble, l'instinct des bêtes ».

Cited in De la grammatologie p.247

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Footnote

Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 446

Elle commence ainsi : « Les femmes en général n'aiment aucun art, ne se connaissent à aucun et n'ont aucun génie... » « Dans l'union des sexes... l'un doit être actif et fort, l'autre passif et faible » (Emile, p. 446).

Cited in De la grammatologie p.248

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

De même l'enfant devient homme en s'ouvrant au « sentiment de la mort » (Emile, p. 20).

Cited in De la grammatologie p.252

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« C'est ainsi que la nature, qui fait tout pour le mieux, l'a d'abord institué. Elle ne lui donne immédiatement que les désirs nécessaires a sa conservation et les facultés suffisantes pour les satisfaire. Elle a mis toutes les autres comme en réserve au fond de son âme pour s'y développer au besoin. Ce n'est que dans cet état primitif que l'équilibre du pouvoir et du désir se rencontre et que l'homme n'est pas malheureux. Sitôt que ces facultés virtuelles se mettent en action, l'imagination, la plus active de toutes, s'éveille et les devance. C'est l'imagination qui étend pour nous la mesure des possibles, soit en bien, soit en mal, et qui, par conséquent, excite et nourrit les désirs par l'espoir de les satisfaire. Mais l'objet qui paraissait d'abord sous la main fuit plus vite qu'on ne peut le poursuivre... Ainsi l'on s'épuise sans arriver au terme ; et plus nous gagnons sur la jouissance, plus le bonheur s'éloigne de nous. Au contraire, plus l'homme est resté près de sa condition naturelle, plus la différence de ses facultés à ses désirs est petite, et moins par conséquent il est éloigné d'être heureux... Le monde réel a ses bornes, le monde imaginaire est infini ; ne pouvant élargir l'un, rétrécissons l'autre ; car c'est de leur seule différence que naissent toutes les peines qui nous rendent vraiment malheureux. » (Emile, p. 64. Nous soulignons.)

Cited in De la grammatologie p.254

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Il partage les peines de ses semblables ; mais ce partage est volontaire et doux. Il jouit à la fois de la pitié qu'il a pour leur maux, et du bonheur qui l'en exempte ; il se sent dans cet état de force qui nous étend au-delà de nous, et nous fait porter ailleurs l'activité superflue à notre bien-être. Pour plaindre le mal d'autrui, sans doute il faut le connaître, mais il ne faut pas le sentir » (p. 270).

Cited in De la grammatologie p.260

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Pour plaindre le mal d'autrui, sans doute il faut le connaître, mais il ne faut pas le sentir. Quand on a souffert, ou qu'on craint de souffrir, on plaint ceux qui souffrent ; mais tandis qu'on souffre, on ne plaint que soi » (Emile, p. 270).

Cited in De la grammatologie p.261

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Le sentiment physique de nos maux est plus borné qu'il ne semble ; mais c'est par la mémoire qui nous en fait sentir la continuité, c'est par l'imagination qui les étend sur l'avenir, qu'ils nous rendent vraiment à plaindre. Voilà, je pense, une des causes qui nous endurcissent plus aux maux des animaux qu'à ceux des hommes, quoique la sensibilité commune dût également nous identifier avec eux. On ne plaint guère un cheval de charretier dans son écurie, parce qu'on ne présume pas qu'en mangeant son foin il songe aux coups qu'il a reçus et aux fatigues qui l'attendent » (p. 264).

Cited in De la grammatologie p.261

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Pour empêcher la pitié de dégénérer en faiblesse, il faut donc la généraliser et l'étendre sur tout le genre humain. Alors on ne s'y livre qu'autant qu'elle est d'accord avec la justice, parce que, de toutes les vertus, la justice est celle qui concourt le plus au bien commun des hommes. Il faut par raison, par amour pour nous, avoir pitié de notre espèce encore plus que de notre prochain ; et c'est une très grande cruauté envers les hommes que la pitié pour les méchants » (pp. 303-304).

Cited in De la grammatologie p.261

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Footnote

Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Ainsi naît la pitié, premier sentiment relatif qui touche le cœur humain selon l'ordre de la nature. Pour devenir sensible et pitoyable, il faut que l'enfant sache qu'il y a des êtres semblables à lui qui souffrent ce qu'il a souffert, qui sentent les douleurs qu'il a senties, et d'autres dont il doit avoir l'idée, comme pouvant les sentir aussi. En effet, comment nous laissons-nous émouvoir à la pitié, si ce n'est en nous transportant hors de nous et nous identifiant avec l'animal souffrant, en quittant, pour ainsi dire, notre être pour prendre le sien ? Nous ne souffrons qu'autant que nous jugeons qu'il souffre ; ce n'est pas dans nous, c'est dans lui que nous souffrons. Ainsi nul ne devient sensible que quand son imagination s'anime et commence à le transporter hors de lui. » (Emile, p. 261.)

Cited in De la grammatologie p.262

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Footnote

Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Exposer les moyens propres à maintenir dans l'ordre de la nature, c'est dire assez comment il en peut sortir. Tant que sa sensibilité reste bornée à son individu, il n'y a rien de moral dans ses actions ; ce n'est que quand elle commence à s'étendre hors de lui, qu'il prend d'abord les sentiments, ensuite les notions du bien et du mal, qui le constituent véritablement homme et partie intégrante de son espèce. » (Emile, p. 257.)

Cited in De la grammatologie p.262

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

pp. 97-99

« Remarquez qu'on ne fait jamais donner par l'enfant que des choses dont il ignore la valeur, des pièces de métal qu'il a dans sa poche, et qui ne lui servent qu'à cela. Un enfant donnerait plutôt cent louis qu'un gâteau. »

Cited in De la grammatologie p.280

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

pp. 97-99

« Mais engagez ce prodigue distributeur à donner les choses qui lui sont chères, des jouets, des bonbons, son goûter, et nous saurons bientôt si vous l'avez vraiment rendu libéral. » (P. 97-99.)

Cited in De la grammatologie p.280

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Maîtres, laissez les simagrées, soyez vertueux et bons, que vos exemples se gravent dans la mémoire de vos enfants, en attendant qu'ils puissent entrer dans leurs cœurs. »

Cited in De la grammatologie p.281

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Au lieu de me hâter d'exiger du mien des actes de charité, j'aime mieux en faire en sa présence, et lui ôter même le moyen de m'imiter en cela, comme un honneur qui n'est pas de son âge. »

Cited in De la grammatologie p.281

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Je sais que toutes ces vertus par imitation sont des vertus de singe, et que nulle bonne action n'est moralement bonne que quand on la fait comme telle, et non parce que d'autres la font. Mais, dans un âge où le cœur ne sent rien encore, il faut bien faire imiter aux enfants les actes dont on veut leur donner l'habitude, en attendant qu'ils les puissent faire par discernement et par amour du bien. »

Cited in De la grammatologie p.281

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« L'homme est imitateur, l'animal même l'est ; le goût de l'imitation est de la nature bien ordonnée ; mais il dégénère en vice dans la société. Le singe imite l'homme qu'il craint, et n'imite pas les animaux qu'il méprise ; il juge bon ce que fait un être meilleur que lui. Parmi nous, au contraire, nos arlequins de toute espèce imitent le beau pour le dégrader, pour le rendre ridicule ; ils cherchent dans le sentiment de leur bassesse à s'égaler à ce qui vaut mieux qu'eux ; ou, s'ils s'efforcent d'imiter ce qu'ils admirent, on voit dans le choix des objets le faux goût des imitateurs : ils veulent bien plus en imposer aux autres ou faire applaudir leur talent, que se rendre meilleurs ou plus sages. »

Cited in De la grammatologie p.282

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Le fondement de l'imitation parmi nous vient du désir de se transporter toujours hors de soi » (ibid.).

Cited in De la grammatologie p.282

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Le pays n'est pas indifférent à la culture des hommes ; ils ne sont tout ce qu'ils peuvent être que dans les climats tempérés. Dans les climats extrêmes le désavantage est visible. Un homme n'est pas planté comme un arbre dans un pays pour y demeurer toujours ; et celui qui part d'un des extrêmes pour arriver à l'autre, est forcé de faire le doublé du chemin que fait pour arriver au même terme celui qui part du terme moyen. ... Un Français vit en Guinée et en Laponie ; mais un Nègre ne vivra pas de même à Tornéa, ni un Samoïède au Benin. Il paraît encore que l'organisation du cerveau est moins parfaite aux deux extrêmes. Les Nègres ni les Lapons n'ont pas le sens des Européens. Si je veux donc que mon élève puisse être habitant de la terre, je le prendrai dans une zone tempérée ; en France, par exemple, plutôt qu'ailleurs. Dans le nord les hommes consomment beaucoup sur un sol ingrat ; dans le midi ils consomment peu sur un sol fertile : de là naît une nouvelle différence qui rend les uns laborieux et les autres contemplatifs... » (P. 27. Nous soulignons.)

Cited in De la grammatologie p.304

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

Emile, p. 162 (tout le développement qui commence par « On pense bien qu'étant si peu pressé de lui apprendre à lire l'écriture, je ne le serais pas non plus de lui apprendre à lire la musique »),

Cited in De la grammatologie p.311

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Citation

Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

p. 160

Naturellement, Rousseau ne se demande pas ici ce que veut dire « moyen » ou « instrument », ni, comme il le fait dans l'Emile (p. 160), si la voix ne serait pas une sorte de mouvement.

Cited in De la grammatologie p.317

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

A propos de la « langue naturelle » de l'enfant : « Au langage de la voix se joint celui du geste, non moins énergique. Ce geste n'est pas dans les faibles mains des enfants, il est sur leurs visages » (Emile, p. 45. Nous soulignons.).

Cited in De la grammatologie p.321

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

On retrouve tous ces exemples, dans des termes voisins, au livre IV de l'Emile. Il s'agit de louer, dans l'éloquence antique, l'économie de la parole : « Ce qu'on disait le plus vivement ne s'exprimait pas par des mots, mais par des signes ; on ne le disait pas, on le montrait. L'objet qu'on expose aux yeux ébranle l'imagination, excite la curiosité, tient l'esprit dans l'attente de ce qu'on va dire : et souvent cet objet seul a tout dit. Thrasybule et Tarquin coupant des têtes de pavots, Alexandre appliquant son sceau... etc... Quel circuit de paroles eût aussi bien rendu les mêmes idées? » (p. 400).

Cited in De la grammatologie p.324

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Darius, engagé dans la Scythie avec son armée, reçoit de la part du roi des Scythes une grenouille, un oiseau, une souris, et cinq flèches : le héraut remet son présent en silence et part. Cette terrible harangue fut entendue, et Darius n'eut plus grande hâte que de regagner son pays comme il put. Substituez une lettre [c'est-à-dire une écriture phonétique] à ces signes : plus elle sera menaçante, moins elle effraiera ; ce ne sera plus qu'une gasconnade dont Darius n'aurait fait que rire. » Et après une autre série d'exemples bibliques ou grecs, « Ainsi l'on parle aux yeux bien mieux qu'aux oreilles. Il n'y a personne qui ne sente la vérité du jugement d'Horace à cet égard. On voit même que les discours les plus éloquents sont ceux où l'on enchâsse le plus d'images ; et les sons n'ont jamais plus d'énergie que quand ils font l'effet des couleurs ». (Nous soulignons.)

Cited in De la grammatologie p.326

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Toutes nos langues sont des ouvrages de l'art. On a longtemps cherché s'il y avait une langue naturelle et commune à tous les hommes ; sans doute il y en a une ; et c'est celle que les enfants parlent avant de savoir parler. Cette langue n'est pas articulée, mais elle est accentuée, sonore, intelligible. L'usage des nôtres nous l'a fait négliger au point de l'oublier tout à fait. Etudions les enfants, et bientôt nous la rapprendrons auprès d'eux. Les nourrices sont nos maîtres dans cette langue ; elles entendent tout ce que disent leurs nourrissons ; elles leur répondent, elles ont avec eux des dialogues très bien suivis ; et quoiqu'elles prononcent des mots, ces mots sont parfaitement inutiles ; ce n'est point le sens des mots qu'ils entendent, mais l'accent dont il est accompagné. » (P. 45. Nous soulignons.)

Cited in De la grammatologie p.336

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Il n'a qu'un langage, parce qu'il n'a, pour ainsi dire, qu'une sorte de mal-être : dans l'imperfection de ses organes, il ne distingue point leurs impressions diverses ; tous les maux ne forment pour lui qu'une sensation de douleur. » (P. 46.)

Cited in De la grammatologie p.337

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Quand les enfants commencent à parler, ils pleurent moins. Ce progrès est naturel : un langage est substitué à l'autre... Dès qu'une fois Emile aura dit : j'ai mal, il faudra des douleurs bien vives pour le forcer de pleurer » (p. 59).

Cited in De la grammatologie p.337

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« L'homme a trois sortes de voix, savoir, la voix parlante ou articulée, la voix chantante ou mélodieuse, et la voix pathétique ou accentuée, qui sert de langage aux passions, et qui anime le chant et la parole. L'enfant a ces trois sortes de voix ainsi que l'homme, sans les savoir allier de même ; il a comme nous le rire, les cris, les plaintes, l'exclamation, les gémissements, mais il ne sait pas en mêler les inflexions aux deux autres voix. Une musique parfaite est celle qui réunit le mieux ces trois voix. Les enfants sont incapables de cette musique-là, et leur chant n'a jamais d'âme. De même, dans la voix parlante, leur langage n'a point d'accent ; ils crient, mais ils n'accentuent pas ; et comme dans leur discours, il y a peu d'accent, il y a peu d'énergie dans leur voix. » (Emile, p. 161-162.)

Cited in De la grammatologie p.338

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

On comparera cette description de la fête à celle de la Lettre à d'Alembert et, plus précisément en ce qui touche au temps, à celle de l'Emile. « Nous serions nos valets pour être nos maîtres, chacun serait servi par tous ; le temps passerait sans le compter » (p. 440).

Cited in De la grammatologie p.355

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

Tant que l'inceste est permis, il n'y a pas d'inceste, bien sûr, mais il n'y a pas davantage de passion amoureuse. Les rapports sexuels se limitent aux besoins de la reproduction ; ou bien ils n'existent pas du tout : c'est la situation de l'enfant selon l'Emile. Mais Rousseau dirait-il des rapports de l'enfant avec sa mère ce qu'il dit ici de ses rapports avec sa sœur ? Il est vrai que la mère est bien absente de l'Emile. « L'enfant élevé selon son âge est seul. Il ne connaît d'attachements que ceux de l'habitude ; il aime sa sœur comme sa montre, et son ami comme son chien. Il ne se sent d'aucun sexe, d'aucune espèce : l'homme et la femme lui sont également étrangers. » (p. 256).

Cited in De la grammatologie p.357

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« En général, lit-on dans l'Emile, ne substituez jamais le signe à la chose que quand il vous est impossible de la montrer ; car le signe absorbe l'attention de l'enfant et lui fait oublier la chose représentée » (pp. 189-190. Nous soulignons).

Cited in De la grammatologie p.360

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

Sur ce point, la doctrine de Rousseau est très cartésienne. Elle s'interprète elle-même comme une justification de la nature. Les sens, qui sont naturels, ne nous trompent jamais. C'est notre jugement qui, au contraire, nous égare et trompe la nature. « Jamais la nature ne nous trompe ; c'est toujours nous qui nous trompons. » Passage de l'Emile (p. 237)

Cited in De la grammatologie p.373

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

Les Epicuriens sont loués de l'avoir reconnu mais critiqués d'avoir prétendu que « les jugements que nous faisions sur nos sensations n'étaient jamais faux ». « Nous sentons nos sensations, mais nous ne sentons pas nos jugements. »

Cited in De la grammatologie p.373

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Ici on traite avec un gouvernement invisible et toujours par écrit, ce qui oblige à une grande circonspection. »

Cited in De la grammatologie p.401

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Quand on veut renvoyer au pays des chimères, on nomme l'institution de Platon : si Lycurgue n'eût mis la sienne que par écrit, je la trouverais bien plus chimérique. » (Emile p. 10).

Cited in De la grammatologie p.401

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

L'abîme, c'est le creux qui peut rester ouvert entre la défaillance de la nature et le retard du supplément : « Le temps des plus honteux dérèglements et des plus grandes misères de l'homme fut celui où de nouvelles passions ayant étouffé les sentiments naturels, l'entendement humain n'avait pas fait encore assez de progrès pour suppléer par les maximes de la sagesse aux mouvements de la nature. »

Cited in De la grammatologie p.403

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

De même que le concept ne retient que le comparable des choses diverses, de même que la monnaie donne « mesure commune » à des objets incommensurables pour les constituer en marchandises, de même l'écriture alphabétique transcrit dans un système de signifiants arbitraires et communs des signifiés hétérogènes : les langues vivantes.

Cited in De la grammatologie p.406

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

Si « les signes font négliger les choses », comme le dit l'Emile parlant de la monnaie, alors l'oubli des choses est le plus grand dans l'usage de ces signes parfaitement abstraits et arbitraires que sont l'argent et l'écriture phonétique.

Cited in De la grammatologie p.406

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

Avec autant de méfiance que l' « art de Raymond Lulle » dans l'Emile (p. 575).

Cited in De la grammatologie p.410

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« La lettre tue » (Emile, p. 226).

Cited in De la grammatologie p.411

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

On sait que Rousseau a inlassablement dénoncé le masque, de la Lettre à d'Alembert à la Nouvelle Héloïse. Une des tâches de la pédagogie consiste même à neutraliser l'effet des masques sur les enfants. Car ne l'oublions pas, « tous les enfants ont peur des masques ». (Emile, p. 43.) La condamnation de l'écriture est aussi, comme il va de soi, une condamnation ambiguë du masque.

Cited in De la grammatologie p.414

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

On en rapprochera ce passage de l'Emile : « ... le printemps venu, la neige fond et le mariage reste ; il y faut penser pour toutes les saisons. » (p. 570).

Cited in De la grammatologie p.416

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« L'imagination endormie ne sait point étendre son être sur deux temps différents » (Emile, p. 69).

Cited in De la grammatologie p.419

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Que de marchands il suffit de toucher aux Indes, pour les faire crier à Paris !... Je vois un homme frais, gai, vigoureux, bien portant ; sa présence inspire la joie... Vient une lettre de la poste... il tombe en défaillance. Revenu à lui, il semble attaqué d'affreuses convulsions. Insensé ! quel mal t'a donc fait ce papier ? Quel membre t'a-t-il ôté... ? Nous n'existons plus où nous sommes, nous n'existons qu'où nous ne sommes pas. Est-ce la peine d'avoir une si grande peur de la mort, pourvu que ce en quoi nous vivons reste ? » (Emile, pp. 67-68.)

Cited in De la grammatologie p.419

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

Car l'éveil de la présence nous projette ou nous rejette immédiatement hors de la présence où nous sommes « conduits... par ce vif intérêt, prévoyant et pourvoyant qui... jette toujours loin du présent, et qui n'est rien pour l'homme de la nature » (Dialogues).

Cited in De la grammatologie p.419

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Délivré de l'inquiétude de l'espérance, et sûr de perdre ainsi peu à peu celle du désir, en voyant que le passé ne m'était plus rien, je tâchais de me mettre tout à fait dans l'état d'un homme qui commence à vivre. Je me disais qu'en effet nous ne faisions jamais que commencer, et qu'il n'y a point d'autre liaison dans notre existence qu'une succession de moments présents dont le premier est toujours celui qui est en acte. Nous naissons et nous mourons à chaque instant de notre vie. »

Cited in De la grammatologie p.420

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« Que sert d'inscrire dans leur tête un catalogue de signes qui ne représentent rien pour eux ? »

Cited in De la grammatologie p.425

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Émile ou de l'éducation

Jean-Jacques Rousseau

1966

« ... on nous donne gravement pour de la philosophie les rêves de quelques mauvaises nuits. On me dira que je rêve aussi ; j'en conviens : mais ce que les autres n'ont garde de faire, je donne mes rêves pour des rêves, laissant chercher s'ils ont quelque chose d'utile aux gens éveillés. »

Cited in De la grammatologie p.425